Le lundi 9 décembre dernier, à New York, une séance du Conseil de sécurité de l’ONU s’est penchée sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo.
Représenté par la ministre des Affaires étrangères, le gouvernement congolais a de nouveau dénoncé le rôle du Rwanda dans la déstabilisation du Nord-Kivu à travers le M23.
Son exposé a notamment porté sur les violations flagrantes des droits humains et les conséquences humanitaires graves, notamment les atrocités, les violences, les bombardements et les déplacements massifs des populations.
Thérèse Kayikwamba Wagner a aussi évoqué le refus du régime de Kigali de respecter ses engagements et les violations continues de ses obligations, aggravant ainsi la situation sur le terrain. Elle a également dénoncé les violations du cessez-le-feu et les obstacles à la mise en place d’un mécanisme ad hoc pour garantir une paix durable.
Concernant le M23, la diplomate congolaise a mentionné qu’il s’agissait d’un plan élaboré par les autorités rwandaises en vue de piller les ressources congolaises et d’affaiblir le pays.
« Le M23 ne défend aucune cause, il exécute une stratégie dictée par les intérêts du Rwanda. Il ne s’agit pas de défendre des minorités, mais de contrôler des ressources et d’affaiblir la RDC », a-t-elle expliqué pour contredire l’argument du M23 qui prétend défendre la minorité tutsi.
Par ailleurs, la cheffe de la MONUSCO a déploré la présence du M23 sur le territoire congolais. Bintou Keita a fait remarquer que les rebelles avaient réussi à occuper le double des entités qu’ils avaient occupées en 2012, ce qui aggrave la situation humanitaire dans la zone.
« Le M23 a consolidé son occupation civile et militaire au Nord-Kivu. Aujourd’hui, il contrôle de vastes zones dans les territoires de Masisi, Rutshuru, Walikale, Nyiragongo et Lubero. Un espace deux fois plus large que celui occupé en 2012 », a-t-elle déclaré.
Notons que ce plaidoyer aux Nations unies intervient alors que les hostilités ont repris au Nord-Kivu entre les FARDC et le M23. Il a également lieu quelques jours seulement avant la réunion tripartite RDC-Rwanda-Angola prévue le 15 décembre prochain à Luanda.
Jean Ngaviro