Le 19e sommet des chefs d’États et des gouvernements a eu lieu. Pendant deux jours, les dirigeants des pays partageant la langue française se sont rencontrés pour prendre des résolutions sur l’avenir de cette langue, cinquième des langues les plus parlées au monde.
Parmi les invités de marque, on peut citer le chef de l’État de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, à la tête du plus grand pays francophone au monde. Paul Kagame, dont le pays a basculé depuis longtemps dans le Commonwealth, était également de la partie.
Si certains médias peuvent se permettre de dire que tout s’est bien passé, les Congolais reconnaissent pourtant que Villers-Cotterêts a été un rendez-vous manqué pour la RDC, qui pensait voir la situation dans l’est du pays être abordée, non seulement pendant les travaux, mais aussi dès l’amorce de cette rencontre par le discours solennel prononcé par Emmanuel Macron.
Pour certains, en présence de Paul Kagame, Emmanuel Macron ne pouvait pas évoquer solennellement la situation dans l’est de la République démocratique du Congo. Emmanuel Macron, qui a évidemment reçu séparément les deux chefs d’États avant l’ouverture du sommet, souhaitait également une rencontre à trois, mais les deux chefs d’États auraient tous décliné.
Cependant, le fait de ne pas évoquer la crise dans l’est de la RDC a fait monter la tension du côté de la délégation française, particulièrement pour Félix Tshisekedi, qui a tout simplement séché les travaux.
» Le bruit court bientôt que le président congolais a quitté la salle en fin de matinée et qu’il ne participe pas au huis clos. Il est représenté par Bestine Kazadi, sa ministre déléguée aux Affaires étrangères, chargée de la Coopération et de la Francophonie. Félix Tshisekedi ne participe pas non plus au déjeuner offert au Petit Palais. En milieu de samedi après-midi, il est en route pour l’aéroport, fâché contre son homologue français, note Jeune Afrique.
Pour les observateurs, Villers-Cotterêts doit être une leçon pour les Congolais afin de comprendre que la France tient plus au Rwanda qu’à la RDC. Ils doivent par ailleurs réaliser que la solution à cette crise dépend de l’engagement des filles et fils de la RDC, qui doivent mettre de côté leurs égos et penser à la cohésion nationale pour repousser les troupes rwandaises sur le sol congolais.
La Rédaction