La population de Kingabwa, située entre les avenues Kasongo et Kwela, traverse des moments parmi les plus sombres de sa vie. Il ne se passe plus 24 heures sans que des combats à coups de machette et de bâton ne soient visibles, principalement sur l’avenue Bukakitesi, où se trouve un camp de Kuluna bien connu, nommé « Camp Bongama ».
Chaque jour, pendant ces combats, les paisibles mamans qui vendent aux alentours sont victimes d’actes de vandalisme de la part de ces hors-la-loi.
Plusieurs personnes, notamment des innocents, sont blessées à coups de machette, et ce, sous le regard impuissant de la police nationale congolaise, qui, disons-le, dispose de trois postes de police aux alentours de ce camp de fortune.
Face à cette impuissance de la police nationale, notamment des postes de Mbumba, de la Mosquée et de Nduwa, qui se trouvent aux alentours de ce camp Bongama devenu un véritable lieu d’extorsion et un champ de bataille en plein jour, la population environnante tire la sonnette d’alarme. Elle interpelle le commandant provincial de la PNC de la ville de Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimbalimba, pour qu’il vienne à leur secours et mette fin aux crimes commis par ces inciviques.
« C’est depuis plus de quatre semaines que nous passons des jours et des nuits cauchemardesques ici, dans cette partie de Kingabwa. En effet, il y a un site ici nommé ‘Camp Bongama’, situé sur l’avenue Bukakitesi, qui abrite les Kuluna. Ces derniers se livrent aux combats à la machette et à d’autres armes blanches chaque jour, troublant ainsi la quiétude des passants, même des personnes occupant des parcelles environnantes. Plusieurs personnalités ont déjà été blessées par ces malfrats, au vu et au su de la police.
Ce qui nous surprend, c’est que lors de ces combats rudes, les policiers des trois postes de police précités arrivent, mais ne parviennent ni à mettre fin à cette barbarie, ni à les arrêter. Est-ce parce qu’ils sont habitués ou en raison d’une simple inefficacité ? » s’est questionné un sexagénaire.
Puis un autre habitant a ajouté :
« Le comble, c’est que les responsables de ces différents groupes de Kuluna sont connus nommément et physiquement. Pourquoi donc n’y a-t-il aucune opération diligentée pour les arrêter ? Pourquoi commettent-ils leurs crimes aisément sans être inquiétés ? Je crois que c’est parce qu’ils sont habitués par les policiers affectés dans ces trois postes de police.
Voilà pourquoi nous lançons un appel au général Kilimbalimba pour engager une opération de grande envergure, type opération LIKOFI, qui avait pu mettre fin aux Kuluna à Kingabwa, afin que ces habitants retrouvent la paix », a déclaré cet habitant sous le couvert de l’anonymat.
Notons que face au banditisme urbain, l’État a son rôle à jouer pour chercher à mettre ces individus hors d’état de nuire. Cependant, la population a aussi son rôle à jouer, celui de dénoncer ces bandits, car plusieurs d’entre eux sont des enfants, cousins, neveux, bref, des proches parents.
Zephyrin Pengume