*[Édito]*
Constat sans équivoque. La situation politico-économico-sécuritaire du pays révèle un décor fondamentalement amphibologique.
L’économie reflète une confusion palpable. Les officiels, de la Banque Centrale du Congo au Ministère de l’Économie, claironnent la « chute du Roi Dollar » face au FC.
Le Latin est déclamé avec emphase pour saluer l’amélioration du cadre macroéconomique.
Les chiffres officiels semblent soutenir la thèse d’une stabilisation.
Pourtant, cette prétendue embellie n’apporte aucun réconfort à la majorité de la population.
L’exemple est éloquent : un produit qui coûtait hier environs 35$ en FC (taux de 28.000) est aujourd’hui à environs 40$ (taux de 20.000 malgré une baisse virtuelle en monnaie locale).
Ce, en raison d’une simple vérité vécue : la dépréciation effective du Franc par rapport au pouvoir d’achat réel.
La population achète certes moins cher en Francs, mais paie en réalité plus cher en pouvoir d’achat réel ou en parité dollar. Le cadre économique s’améliore-t-il pour les traders de la BCC ou se détériore-t-il pour le panier de la ménagère ?
Pire, la baisse des prix du carburant à la pompe, généralement synonyme de diminution des coûts de transport et des denrées, est contredite par l’augmentation des tarifs de transport chez certains prestataires du secteur du transport.
Les faits vécus par les citoyens contredisent les narratifs officiels.
La RDC est prise entre une macroéconomie applaudie par les institutions et une microéconomie qui étrangle le quotidien.
Amélioration ou détérioration ? Voilà un décor amphibologique.
Le Chassé-Croisé dans le domaine politique et sécuritaire est, sans doute, le plus frappant de cette ambiguïté clair-obscur au pays.
D’un côté, nous avons le Président Félix Tshisekedi, réaffirmant une position de non-belligerance et tendant la main à son homologue rwandais, Paul Kagame, pour une » paix de brave » en ayant un certains nombre d’idées arrêtées quant à un dialogue intérieur face aux opposants mais qui via le Gouvernement discute avec les rebelles de l’AFC/M23 qui se donnent la casquette de » opposition armée « .
D’un autre, » l’axe du mal » selon Kinshasa qui comporte un Kagame, dont la Présidence quoiqu’ayant répondu de manière ferme à la main tendue a, pourtant, des oreilles bien déployées depuis.
Mais aussi, un Joseph Kabila, Sénateur à vie hier caricaturé aujourd’hui » Sénateur à mort » sous les bois à Limete par certains qui, lui, de son côté, lance la plateformeès Sauvons la RDC » depuis le Kenya avec le soutien des Matata, Vuemba, Makila, Kikuni…
Visiblement, on prépare les délégations à un dialogue inclusif, des pourparlers qui pour Kinshasa n’auront lieu que dans un format très orthodoxe car déjà les platebandes très catholiques de la CENCO-ECC n’est pas vu d’un bon œil, qu’on se le dise.
Fatshi qui n’a pas rencontré Kagame, le surnommé Hitler/Croix Gamée, au ciel malgré les signaux contradictoires du moment va-t-il même par devers des envoyés croiser la route de « Sauvons la RDC » de Kabila ?
Du côté de l’axe du bien, l’Union Sacrée n’échappe pas à l’ambiguité. Vital Kamerhe, cet allié depuis la création de CACH du Président Félix Tshisekedi quelle est sa position réelle après l’énième humiliation au Pouvoir ? La bataille fratricide pour le perchoir de l’Assemblée Nationale par devers politiques, communicateurs, influenceurs au sein de son UNC entre deux poids lourds à savoir Baudouin Mayo et Aimé Boji donne assez d’éléments d’éclairage. Ici encore, décor amphibologique.
Dans ce tableau où déjà se dessine l’horizon 2028 l’on se pose la question de savoir s’il y aura élection ?
Et avant cela, Celles y aurait-il » paix de brave » à l’Est et consensus intérieur par un dialogue inclusif ?
En attendant des réponses à ces préoccupations dans une scène politique très dynamique, le bien-être du peuple devrait être priorisé par des solutions réellement efficaces car c’est là la plus grande dynamite. N’est-ce pas ?
Ngubaa Yambushi Danny
