« La cessation des hostilités et un cessez-le-feu immédiat. »
Les recommandations ont été formulées à l’issue du sommet conjoint tenu ce samedi 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, notamment pour un cessez-le-feu immédiat entre les belligérants dans cette crise qui dure depuis 30 ans, exacerbée par la prise de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, il y a quelques jours. Ce sommet conjoint entre la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) s’est tenu dans un contexte où une autre ville, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, est sous la menace d’une attaque de l’armée rwandaise, principal soutien du M23-AFC.
Paul Kagame, le président du Rwanda, est arrivé en roi à ce sommet, lui qui attire les projecteurs en tant qu’envahisseur et qui ne cache pas son arrogance vis-à-vis de ses pairs et même de la communauté internationale, toujours passive face au drame de la population de l’est de la RDC. Son homologue, le président congolais Félix Tshisekedi, n’a pas effectué le déplacement, mais a participé au sommet par vidéoconférence. Au premier regard, on pouvait remarquer les absences notables, notamment celles de João Lourenço, qui dirige le processus de Luanda, Cyrille Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, et Evariste Ndayishimiye du Burundi ; ces deux derniers représentant un grand soutien pour la RDC.
Comme d’habitude, les résolutions ont été formulées à l’issue de cette rencontre :
« Le sommet conjoint a exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo, laquelle a entraîné des pertes en vies humaines, engendré une crise humanitaire et des souffrances pour les populations, en particulier les femmes et les enfants.
Le sommet a également présenté ses condoléances pour la perte de vies humaines survenue lors des récentes attaques et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Il a également fait part de son inquiétude quant aux facteurs aggravants de la crise, caractérisés par des attaques contre les missions diplomatiques, les ambassades et le personnel basé à Kinshasa, et a exhorté le gouvernement congolais à protéger les vies et les biens, et à respecter et maintenir les principes juridiques et moraux durables des missions de paix déployées en République Démocratique du Congo, telles que la MONUSCO et les autres. » Peut-on lire dans le communiqué final de cette rencontre.
La RDC, victime d’agression, est-elle satisfaite ? Si oui, il faudrait attendre de voir ce qui va changer sur le terrain après ce sommet conjoint. Cependant, de nombreux observateurs estiment que ce sommet, comme plusieurs autres, a été une perte de temps pour le pays de Tshisekedi, à qui l’on pousse à franchir ce qui a toujours été, pour les dirigeants de la RDC, la ligne rouge : à savoir le dialogue direct avec le M23.
Les Congolais sont donc d’avis que la RDC n’a pas d’autre choix que de réorganiser son armée, de mettre en place les moyens nécessaires et d’affronter les agresseurs avec le soutien de ceux de la SADC qui œuvrent encore pour une Afrique digne. Penser autrement, c’est accepter le cahier des charges de Paul Kagame qui, malgré certaines pressions internationales, reste ferme dans la poursuite de son objectif : dominer la République Démocratique du Congo, un pays géant, riche en ressources, et qui peine à se redresser depuis des décennies.
En clair, Félix Tshisekedi doit tirer des leçons et compter sur lui-même avant que les autres viennent à son aide. La RDC doit s’organiser coûte que coûte ; sinon, elle devra s’asseoir à la table de négociation avec Corneille Nangaa, que la justice a condamné à la peine capitale. Le pays est-il capable de s’organiser militairement ? Si oui, alors laissons parler les armes, avec toutes les conséquences que peut engendrer une telle option.
La Rédaction