[REPORTAGE]
Boanege Bahati, 27 ans, se tient dans sa pâlotte, vêtu d’une culotte blanche, berçant son chat jaune, qu’il a prénommé « Betty ». Pour lui, le chat est plus qu’un simple animal de compagnie.
« Le chat est mon meilleur ami. Nous partageons le même lit et chassons ensemble les nuisibles », confie-t-il. Pourtant, cette relation est teintée de désespoir : « Tous les chats que j’élève n’atteignent pas trois ans. Quand l’un d’eux vieillit, nous le consommons. J’en ai déjà mangé neuf depuis que je suis ici. »
À Matshipisha, un quartier populaire de Lubumbashi, Sylvain Mutombo se lève chaque matin pour vendre de la viande de chien. Cette activité, nous explique-t-il, lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.
« J’ai commencé en 2017. Au début, je me sentais marginalisé à cause de ce que mes proches disaient à propos de cet animal. Mes enfants étudient grâce à ce travail, je nourris chaque jour ma famille grâce à cela. Tant que je ne vois pas un autre travail avantageux que celui-ci, je ne l’abandonnerai pas », explique Sylvain sans hésitation.
Cependant, cette pratique soulève des inquiétudes. Maître Vincent Tshibey, avocat, souligne que la vente de viande de chien est illégale.
« Tuer un chien ou un chat contribue à la disparition de ces animaux. Plusieurs personnes exercent cette activité sans se rendre compte des conséquences »,_ avertit-il, évoquant le cadre réglementaire instauré par le chef de l’État lors d’un conseil des ministres du 19 avril 2024, portant sur l’élevage, l’importation et la possession de chiens d’attaque. Vincent plaide pour une stricte application de cette mesure pour la protection des animaux de compagnie.
Les chiens et les chats sont les véritables animaux de compagnie dans la ville de Lubumbashi. Ces vertébrés jouent un rôle de garde dans la vie de l’homme. Alors que le monde entier célèbre la journée dédiée à la protection de ces êtres, en République démocratique du Congo, ces animaux se retrouvent sous la menace de mort de la part de ceux censés les protéger.
Lubumbashi, Loss-Adonis Ngoyi