Il se prête rarement aux médias. A chaque fois qu’il accepte de parler, c’est le contexte qui le lui impose, comme celui que traverse le pays actuellement. Des manifestations soldées par des troubles aux conséquences allant des saccages des biens comme le siège du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, PPRD, à la perte en vies humaines. Kinshasa en a vécu ce vendredi à l’appel de L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, le parti du Chef de l’Etat. Une situation aux multiples conséquences et qui ne pouvait laisser indifférent le coordonnateur du Front Commun pour le Congo.

A la base de la manifestation organisée par l’UDPS, l’entérinement par l’Assemblée Nationale de Ronsard Malonda comme président de la Ceni. Pour le parti présidentiel et plusieurs autres formations politiques notamment Lamuka, l’actuel secrétaire exécutif national de la Ceni serait un élément en connivence avec la famille politique de Joseph Kabila.

Néhémie Mwilanya n’y trouve aucun lien entre le Front Commun pour le Congo et celui que les confessions religieuses ont librement choisi pour remplacer Corneille Nangaa. Il évite par ailleurs de porter un jugement sur son élection, renvoyant tout le monde aux dispositions constitutionnelles.

‘’ Selon la Constitution, ce sont les confessions religieuses et la société civile qui choisissent le président de la Ceni. Je n’ai donc pas à porter de jugement de valeur sur telle ou telle personne. Pour le reste, je peux comprendre que certains aient des interrogations mais je ne comprends pas que les forces politiques s’invitent dans un débat qui ne les concerne pas, alors même que jamais elles ne permettraient à la société civile et aux confessions religieuses de se mêler par exemple du choix de leurs représentants au sein de la commission électorale’’, note le professeur Mwilanya Wilondja.

Désigné par 6 membres sur 8 qui composent l’organe chargé de la désignation du président de la Ceni, à savoir les confessions religieuses. Il est donc clair que la question ne devrait logiquement pas concerner les politiques. Pour le coordonnateur du FCC, les manœuvres qu’on enregistrent ont un autre objectif, celui de retarder les scrutins de 2023. Et Néhémie met en garde ceux qui voudraient jouer à ce jeu..

Alors que le débat autour de la question de désignation du président de la Ceni est accompagné par la question de la réforme de cette institution, le numéro 2 du FCC soutient que sa famille politique ne s’y est jamais opposée. Mais insiste sur le respect du calendrier pour que les élections de 2023 ne soient donc pas reportées.

Le Front Commun pour le Congo a, avec les résultats des derniers scrutins qui lui ont été largement favorables, fait le choix d’une gouvernance par coalition en lieu et place de la cohabitation. Un choix que tous les partenaires de la coalition FCC-CACH sont appelés à capitaliser pour des résultats probants. Cependant, les turbulences récurrentes au sein de la coalition appellent à un examen minutieux pour que cette alternance pacifique, la première que le pays connait depuis son accession à l’indépendance, ne conduise pas au chaos. Et à entendre l’honorable Néhémie Mwilanya, la famille politique de l’ex-Chef de l’Etat ne regrette pas le choix qu’elle a opéré et tient encore à cette coalition. Au vu de tout ce qui se passe, c’est le peuple qui est pris à témoin.

‘’ Nous ne le regrettons pas. Nous avons le souci de l’intérêt général et nous ne quitterons la coalition que si on nous y contraint. Regardez ceux qui sont en train de poser des actes incompatibles avec l’esprit de notre coalition! On reconnaît l’arbre par ses fruits et, si besoin, nous prendrons le peuple à témoin’’, note le coordonnateur du FCC.

Les deux partenaires au sein de la coalition FCC-CACH doivent multiplier les efforts dans le sens d’accompagner les leaders de ces deux familles politiques pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Alors que des rumeurs ont toujours circulé sur une prétendue pression de la communauté internationale et des Etats-Unis demandant au Chef de l’Etat de s’affranchir de son prédécesseur, le coordonnateur du FCC soutient ne pas être au courant d’une telle demande.

‘’ Les Américains ne nous l’ont jamais formellement signifié. Je dirais même que les renseignements que nous avons laissent plutôt entendre que la communauté internationale souhaite le succès de la coalition puisque sa finalité, c’est la stabilité du pays’’, a-t-il déclaré.

Quant à la question du bilan de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi au pouvoir il y a environ 18 mois, le coordonnateur du Front Commun pour le Congo évite un jugement dans la précipitation. Il se présente comme d’habitude très objectif et équilibré, alors que dans des circonstances actuelles, beaucoup se précipiteraient à dresser un bilan négatif du successeur de Joseph Kabila.

‘’ Il est trop tôt pour dresser un bilan, mais il y a encore beaucoup à faire. Il faut que les politiques se ressaisissent. Ils peuvent encore relever les défis qui se posent à eux, se préoccuper des Congolais dont le pouvoir d’achat est diminué et qui sont confrontés à de sérieuses difficultés socio-économiques, plutôt que de se consacrer à leurs petits calculs politiques et à chercher à se positionner pour la suite », martèle le professeur.

 

La Rédaction

By 24news

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