Le sourire à la gorge déployée de Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, sur une photo prise avec Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo, à Goma lors de la messe de translation du corps du bienheureux Floribert Bwana Chui, suscite de nombreuses questions parmi la population congolaise.
Plusieurs Congolais se demandent comment l’évêque de Lubumbashi, qui n’a jamais été tendre envers le pouvoir en place au nom de la défense des droits de la population, peut être aussi amical envers celui dont les troupes sèment désolation et massacrent les civils dans l’Est.
Cette position de l’évêque, rigoureux envers le régime en place mais tendre envers ce mouvement rebelle, ne met-elle pas en péril la position de l’Église dans les négociations dont elle a pris l’initiative d’organiser ?
Cette amicalité du prélat catholique avec le coordonnateur d’un mouvement dont les atrocités envers la population ne sont plus à démontrer et dont le sang de plusieurs personnes mortes pèse sur lui, n’est-elle pas une insulte pour toutes les victimes tuées par les armes de Corneille ?
Comment l’Église, sensée prêcher conformément à l’Évangile de Jésus-Christ, dont elle se dit à la suite, peut-elle se montrer complice d’une personne qui tue injustement ses compatriotes ?
Autant de questions sans réponse que seul le prélat peut éclaircir !
Notons que l’Église, en tant qu’instrument de défense des droits des opprimés, est censée non seulement être au milieu du village, mais surtout du côté des opprimés.
Zephyrin Pengume
