Dans une maison du quartier Golf, Pierre Isaac Matanda, un jeune étudiant d’une vingtaine d’années, raconte la nuit qui a bouleversé sa vie. Ce soir-là, vêtu d’un simple t-shirt et d’un pantalon léger, il était installé dans le salon, une tasse de thé à la main, après avoir regardé un match de football à la télévision.

« C’était à minuit. J’étais à peine somnolent lorsque j’ai entendu un coup violent contre la porte, » se souvient-il. « Ils ont brisé les charnières avec une force incroyable. » En descendant dans le couloir, il ne vit personne.

« Tout le monde dans la maison avait été neutralisé, » poursuit-il. « J’ai essayé de fuir par la fenêtre, mais c’était trop tard. Ils étaient plus de vingt, armés jusqu’aux dents, » dit-il encore sous le choc.

Des marabouts complices des cambriolages

Pierre affirme que ces bandits agissent souvent avec l’aide de marabouts, des figures mystiques locales qui les assisteraient dans leurs opérations.

« Un marabout était là, claquant la langue à chaque seconde, comme pour donner des ordres. C’était lui qui leur indiquait s’il y avait de l’argent dans la maison ».

« Ils ont tout pris : une grosse somme d’argent, mon ordinateur, la télévision, des valises de vêtements et nos téléphones ».

Ce qui inquiète le plus Pierre, c’est que la police se trouvait à seulement 15 mètres, sans réagir.

« Je compte déménager. Je ne veux pas revivre ce drame, » confie-t-il.

Même les camps militaires ne sont pas épargnés

Les cambriolages touchent plusieurs quartiers de Lubumbashi. À Kasapa-Moise, dans la commune Annexe, un secteur pourtant situé en plein cœur des camps militaires, Viviane Kayakez arbore un bandage au bras gauche. Elle raconte sa première expérience de victime de cambriolage. Sa maison est située non loin de la prison centrale de Kasapa.

« Nous étions chez moi, dans une maison aux murs jaune pâle, quand nous avons entendu des bruits suspects. Mon beau-frère, le propriétaire, s’est caché. Ma sœur et moi, en robes simples, étions au salon, prêtes à affronter l’inévitable. »

Viviane décrit la scène avec émotion :

« Ils sont entrés par la porte arrière. On avait déjà perçu des mouvements. Ils étaient six, menaçants, cherchant désespérément de l’argent. En apprenant que mon beau-frère n’était pas là, ils ont attrapé ma sœur, l’ont plaquée au sol et menacé de l’égorger. Ils ont pris l’argent destiné à la fin des travaux de notre maison, ainsi que nos téléphones et un écran plasma. »

Viviane reste traumatisée par cette agression. Elle souligne que la prison centrale se trouve à seulement 300 mètres.

« Circuler après 19h est devenu un risque pour tous, » affirme-t-elle.

Des mesures attendues pour endiguer le phénomène

Les cambriolages à Lubumbashi deviennent de plus en plus fréquents. Pour tenter de restaurer l’ordre et la sécurité dans cette ville en proie à l’insécurité, Blaise Kilimbalimba, commissaire divisionnaire de la police, a récemment été nommé commissaire provincial. La population espère qu’il saura mettre un terme à cette spirale de violence qui plonge les habitants dans la peur et le traumatisme.

Lubumbashi, Loss-Adonis Ngoyi

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