Sidéré par la mesure prise actuellement par l’hôtel de ville en démolissant les demeures des citoyens supposées être bâties sur les caniveaux, le professeur et Doyen Raphaël Nyabirungu mwene Songa ne décolère pas face à ce qu’il qualifie de lutte contre la cohésion sociale et la solidarité nationale.
Est-ce que, pour embellir la ville, est-il responsable, sans aucune alternative, de démolir les maisons des citoyens qui, par ailleurs, munis des titres, avaient réussi, à la sueur de leur front, de loger tant de familles, dans un État qui ne construit plus de logements sociaux», s’interroge ce pénaliste congolais avant d’ajouter
«Très triste»
Pour Raphaël Nyabirungu, embellir la ville n’est pas synonyme de condamner des foyers naguère unis, à l’errance, à la dispersion et à la séparation, avec le risque de ne jamais retrouver l’amour et la tendresse si laborieusement construite au cours de tant d’années.
Ce professeur du droit pénal s’interroge par conséquent que si “ces enfants avec leur sourire qu’ils croyaient définitif, peut-on les abandonner au chagrin, dans l’indifférence générale?
Et Nyabirungu de renchérir ;
Et ces personnes de troisième âge, vieilles et vieillards, qui avaient trouvé auprès de leurs descendants logement, aliments, soutien et consolation, comment leur État peut les condamner à une errance incompatible avec leur âge ?
En outre , le doyen de la faculté de droit à l’université de Kinshasa voit dans cette mesure du Gouverneur de la ville, la menace sérieuse contre la cohésion sociale et la solidarité nationale qui selon lui, en prennent un coup et l’État de droit doit se ressaisir à tout prix.
Ne confondons jamais l’État de droit et l’état des Lois. Lorsque celles-ci ne favorisent pas l’avènement de l’État de droit, naturellement respectueux des attentes, des besoins et de la dignité humaine de sa population et de chacun de ses citoyens, il faut les changer», conclut-il dans un long message publié sur les réseaux sociaux ce jeudi.
Faustin Kalenga
