Alors qu’elle se battait entre la vie et la mort sur son lit de malade, loin de ses élèves, loin d’internautes, qui a mesuré la souffrance, la douleur d’un cœur habitué à partager la joie avec ses élèves ?
Et depuis trois jours, ça va dans tous les sens. Certains disent que tu es morte d’un ulcère de Buruli. D’autres parlent de jalousie, de rumeurs d’amour interdit, ou encore de cette vidéo où, avec tes élèves, tu chantais : « Je suis Constant Mutamba… », certains pointent du doigt tes collègues enseignants. Chacun y va de sa version, chacun cherche à comprendre, à expliquer l’inexplicable. Mais la vérité, la pure vérité, elle n’appartient qu’à Dieu.
Toi, chère Bonnette, tu nous laisses là, égarés dans l’ombre de ton silence.
Et, oui… certains disent que tu es « méchante ». Pas au sens que l’on croit. Méchante parce qu’avec tout l’amour que nous te devons , toute cette lumière que tu partageais, tu ne nous as pas laissé un mot, pas même une courte vidéo, pas même un soupir… comme pour dire : « Je m’en vais, mais voilà pourquoi. »
Ce n’était pas un départ brusque, Bonnette. Tu en avais peut-être la possibilité, et pourtant, tu es partie dignement, sans accuser, sans troubler, sans crier.
Certains disent que les belles âmes s’en vont ainsi : dans le silence, pour ne pas semer de tempête derrière elles.
On se souvient alors de Papa Alain Moloto… Lui aussi savait ceux qui étaient derrière son départ, à en croire les paroles du pasteur Athoms. Mais il est parti avec son secret, laissant son bourreau seul avec la morsure de sa conscience. Toi aussi, Élombe Bonnette, tu es de cette trempe-là.
Et c’est peut-être pour ça que ton départ fait si mal. Parce qu’il est trop silencieux pour une femme aussi vivante, pour une voix qui faisait chanter et danser non pas que ses élèves, mais des millions au travers tes vidéos.
J’essaie tout simplement de me mettre à la place de ces élèves qui t’ont connu, à qui tu as enseigné, ceux qui t’ont touchée, que tu as touchés et couvert des câlins, quel choc!
Et dans ces folles rumeurs, certains pointent du doigt vos collègues enseignants. Quand j’ai cherché entrer en contact avec cette enseignante exceptionnelle, pour réaliser un reportage avec elle, j’ai cherché le contact d’abord d’un autre enseignant, Monsieur Robert, un des anciens de cette école Ep 7 ou j’ai enseigné à la classe de 5e B pendant 2 années vers 1995-96, avant que je décide d’aller faire le journalisme à l’ISTI. En demandant le numéro de Madame Bonnette Élombe, son collègue Robert n’a pas hésité une seule fois. » C’est notre star, venez faire ce reportage et ce sera excellent du fait que vous êtes un ancien enseignant de notre école ».
Quand nous avons parlé avec elle, fixé le rendez-vous, j’ai été bousculé par un autre programme de déplacement, et malheureusement, on n’a pas réalisé ce reportage.
Madame Élombe, tu es simplement inoubliable.
Et ton silence, aujourd’hui, est un cri qui résonne dans tout un pays plongé dans l’émoi.
Repos éternel !
Jacques Amboka Mokoko
