Cinq mois après la prise de Goma en janvier dernier, les effets dévastateurs du conflit armé continuent de se faire sentir bien au-delà des lignes de front. À Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, les enseignants vivent difficilement suite à la fermeture prolongée des banques et de l’aéroport international. Sans accès aux infrastructures financières, ils n’ont pas reçu de salaire depuis plusieurs mois, précipitant nombre d’entre eux dans une précarité extrême.
Le coût de la vie, en hausse constante ,des loyers toujours très élevés, a transformé leur quotidien en une lutte permanente . De nombreux enseignants peinent à subvenir aux besoins les plus élémentaires de leurs familles, compromettant à terme la qualité et la continuité de l’enseignement dans cette région déjà fragilisée.
Face à cette situation alarmante, Aimé Mukanda Mbusa, notable de Rutshuru et défenseur des droits humains, tire la sonnette d’alarme. « Il est inconcevable que ceux qui forment nos enfants soient abandonnés à leur propre sort, alors même qu’ils représentent l’espoir d’un avenir meilleur », a-t-il déclaré dans un appel adressé aux autorités.
Aimé Mukanda exhorte les élus du Grand Kivu à sortir de leur silence et à prendre leurs responsabilités en mains. « L’éducation ne peut être la victime collatérale de l’instabilité sécuritaire. Il en va de l’avenir de toute une génération ». Il plaide pour des mesures urgentes permettant au personnel enseignant de recevoir leur rémunération et pour la mise en place de mécanismes alternatifs de soutien en attendant le rétablissement complet des services.
Gires Kasongo