L’exploitation artisanale des forêts en Afrique centrale est largement négligée par les systèmes de gouvernance forestière au profit du secteur industriel.

D’après Richard Eba’a, coordonateur régional du centre de recherche forestière internationale(CIFOR)en Afrique centrale, dans une étude publiée sur www.foretsnews.cifor.org dont 24newsagency.com a consulté ce 10 mai 2020, il est donc difficile d’adopter des politiques pour minimiser ses impacts environnementaux.

Pour remédier à cette situation, le CIFOR a lancé le projet « Promouvoir et formaliser l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en Afrique centrale (PROFEAAC) » qui sera mis en œuvre d’ici la fin de 2023.

Ce projet financé principalement par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, propose une approche intégrée de formalisation et de développement de l’exploitation artisanale du bois d’œuvre, allant de la gestion de la ressource ligneuse aux demandes de sciages dans les marchés domestiques.

En premier lieu, le projet vise à renforcer les capacités des exploitants artisanaux pour conduire une activité légale en obtenant un permis ou titre, ainsi que développer leurs compétences commerciales et financières pour améliorer leurs conditions de vie.

Le projet en République démocratique du Congo (RDC) se focalisera dans la province de la Tshopo où le volume de sciage artisanal est estimé à près de 3,4 millions de mètres cubes (équivalent bois rond) par an.

Deux options de titre seront expérimentées, le Permis de Coupe Artisanale (PCA) pour une exploitation individuelle et la Concession Forestière des Communautés Locales (CFCL) dans le cadre de la foresterie communautaire. À travers des stratégies de communication et plaidoyer, le CIFOR veut accroître le nombre de consommateurs particuliers et des secteurs public et privé sensibles à l’origine des sciages sur le marché domestique.

« À la fin de ce projet, nous voulons avoir augmenté la part de bois légal vendu dans les marchés urbains » a expliqué G. Lescuyer. « Nous irons non seulement sensibiliser les sources d’approvisionnement, mais aussi les différentes catégories d’acheteurs dans les grandes villes. »

Dans le but de minimiser la contribution de l’exploitation artisanale à la dégradation des forêts, le projet vise à élaborer des méthodes à faible coût d’estimation et de suivi des impacts environnementaux, ainsi que promouvoir des mesures locales de régénération et de reboisement des espèces ligneuses et d’agroforesterie.

« Notre objectif final est de réduire la dégradation du couvert forestier du domaine rural en Afrique centrale en formalisant et en rationalisant l’exploitation artisanale du bois, » a dit R. Eba’a Atyi.

Pour atteindre ces objectifs, au de là du partenariat solide avec la Coordination provinciale de l’environnement et du développement durable de la Tshopo en RDC, d’autres partenaires du projet tels que le CIRAD, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Tropenbos RDC et Ilexa-Bois (une association d’exploitants artisanaux) aussi fourniront d’assistance technique. « Ce pool de compétences est nécessaire pour déployer une approche intégrée de valorisation et de formalisation de cette filière, » a conclu G. Lescuyer.

Rappelons qu’en Afrique centrale, les marchés intérieurs et régionaux du bois d’œuvre sont en plein essor. La croissance démographique rapide, l’urbanisation et le développement économique de la région sont à l’origine de la hausse de la demande interne des sciages, qui dans de nombreux pays est déjà plus importante en volume que l’exploitation industrielle pour les marchés d’exportation mais le faible pouvoir d’achat de la population et l’absence d’exigences des clients quant à l’origine des ressources font que ce marché est majoritairement alimenté par une filière informelle. La demande domestique est alors approvisionnée par des exploitants artisanaux qui, bien qu’organisés, opèrent principalement en dehors des cadres légaux.

Dieu Merci THUAMBE

By 24news

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