Le Docteur Denis Mukwege, candidat lors de l’élection presidentielle de 2023 en RDC, appelle l’Occident à agir contre le régime de Kigali en raison de son rôle déstabilisateur en République démocratique du Congo (RDC), notamment par son soutien au M23 dans le Nord-Kivu. Cet appel a été lancé suite à l’annulation du sommet tripartite de Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, qui s’est tenu le dimanche 15 décembre.
Dans une déclaration rapportée par 24 News Agency, le gynécologue congolais estime que c’est le seul langage que comprendront les autorités rwandaises, qui infligent une souffrance atroce au peuple congolais.
Par ailleurs, il s’oppose au soutien militaire que le Rwanda continue de recevoir de l’Union européenne, alors qu’il est impliqué dans l’agression en RDC.
« Que les États-Unis, l’Union européenne, la France, le Royaume-Uni et d’autres partenaires adoptent des sanctions politiques et économiques, et suspendent leur assistance militaire au Rwanda tant qu’il continuera de soutenir le M23 et d’agresser la RDC. Il est essentiel que les États de la région respectent de bonne foi les engagements pris dans le cadre de l’Accord-Cadre. C’est le seul langage qui produira des effets concrets, à savoir mettre fin à la souffrance des millions de Congolais en errance dans l’Est du pays à cause de l’ingérence rwandaise », déclare-t-il.
Concernant les autorités congolaises, Mukwege estime que le temps n’est plus à des discours et à des dénonciations sans issue. Il appelle Kinshasa à s’attaquer aux causes profondes qui ont toujours engendré des conflits armés dans l’Est.
« Le temps n’est plus aux condamnations creuses et aux paroles vides. La RDC et ses partenaires, tant publics que privés, doivent s’attaquer aux causes structurelles qui alimentent les conflits persistants dans l’Est », souligne-t-il.
Parmi ces causes, le prix Nobel de la paix cite, entre autres, l’exploitation illégale des ressources naturelles et la culture de l’impunité.
Face à l’impasse du processus de Luanda, Denis Mukwege encourage la redynamisation de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération, signé en 2013. Selon lui, cet accord était le premier à aborder les causes profondes du conflit et à viser à mettre fin aux cycles de violence récurrents en RDC et dans la sous-région.
Jean Ngaviro