Dans son discours sur l’état de la nation du mercredi 11 décembre, le chef de l’État Congolais Félix Tshisekedi a de nouveau accusé le Rwanda de jouer un rôle déstabilisateur dans le Nord-Kivu.

Outre le soutien dénoncé au M23, le Président congolais a alerté sur les efforts de Kigali pour implanter des populations inconnues et étrangères dans les zones désertées par les populations déplacées.

Il a fait allusion aux territoires de Lubero, Rutshuru, Walikale, Masisi et même Nyiragongo, où les rebelles contrôlent de larges pans du territoire congolais.

« […] à la suite des déplacements massifs des populations causés par la guerre, un phénomène alarmant s’observe : le dépeuplement progressif de certains territoires stratégiques, suivi de leur repeuplement par des populations étrangères implantées par le Rwanda. Cette dynamique soulève des enjeux majeurs en termes de souveraineté nationale, nécessitant une réponse urgente et coordonnée », a-t-il déclaré.

L’alerte du Président de la République intervient toutefois après celle des forces vives en territoire de Rutshuru. Depuis des mois, celles-ci dénoncent déjà un repeuplement par des inconnus dans des entités abandonnées par les Congolais à la suite de la guerre du M23.

Comme le soutiennent de nombreux analystes, la stratégie de Kigali serait de créer un Tutsiland en RDC et de s’assurer qu’une grande partie du Nord-Kivu appartienne désormais au Rwanda.

Ils estiment que cela a toujours été à la base des conflits armés récurrents fomentés par le Rwanda, y compris le pillage des ressources naturelles congolaises.

Jean Ngaviro

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