Moïse Katumbi et Martin Fayulu se sont rencontrés ce samedi 7 décembre à Genval, en Belgique, où ils séjournent pour discuter du projet de changement de la constitution en République démocratique du Congo.
Personnalités politiques emblématiques dans le pays, les deux opposants ont partagé leurs idées sur l’attitude à adopter pour affronter Félix Tshisekedi dans cette démarche.
Selon des proches des deux acteurs, les leaders entendent coaliser leurs forces et organiser une riposte aux côtés d’autres acteurs anti-réformes constitutionnelles, alors que pour Félix Tshisekedi et l’UDPS, toutes les batteries semblent déjà activées pour que la RDC ait une nouvelle constitution, selon les souhaits du régime.
Les jours à venir paraissent incertains dans le pays. D’une part, le parti au pouvoir et ses alliés, qui ont déclaré soutenir le projet, notamment Jean-Pierre Bemba, Sama Lukonde, Fifi Masuka, Guy Loando, Jacques Kyabula et Christophe Mboso, se préparent sans relâche. D’autre part, des partis d’opposition, des mouvements citoyens, des groupes de pression et des ONG préviennent qu’ils ne laisseront jamais faire.
Ces annonces de part et d’autre font planer le spectre d’un affrontement entre les partisans et les opposants au changement de la constitution.
Le rapprochement entre Moïse Katumbi et Martin Fayulu n’est pas anodin. Les deux opposants bénéficient d’un large soutien populaire.
En 2018, Martin Fayulu a bien enraciné son nom après avoir participé à l’élection présidentielle, bien qu’il ne l’ait pas remportée selon les résultats de la CENI. Par ailleurs, en 2023, c’est Moïse Katumbi qui a terminé deuxième à la présidentielle, derrière Félix Tshisekedi.
Ces deux acteurs, associés à d’autres opposants emblématiques (Joseph Kabila, Matata Ponyo, Delly Sesanga, Denis Mukwege, Seth Kikuni, Claudel Lubaya, etc.) ou encore à la très puissante Église catholique, pourraient indubitablement faire contrepoids aux membres de la coalition au pouvoir qui envisagent de changer la loi fondamentale.
Jean Ngaviro
