L’Assemblée nationale congolaise essuie des critiques en raison des dysfonctionnements à son sein, notamment concernant sa gestion et la transparence des pratiques parlementaires.
Le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, un institut congolais de recherche sur la gouvernance, ont publié un rapport après une étude menée sur la gestion de la Chambre basse pour la période allant de 2019 à 2023.
Les faits rapportés sont flagrants. Ils mentionnent une gestion opaque du livre bleu, un registre essentiel consacré aux initiatives législatives, qui doit inventorier le parcours des projets de loi. Sa mauvaise tenue ne permet pas aux Congolais et aux observateurs de suivre les débats parlementaires, indiquent GEC et Ebuteli.
Au cours de la même période, l’Assemblée nationale est accusée d’avoir régulièrement entretenu des fraudes lors des votes parlementaires, avec, entre autres, des députés absents qui auraient été crédités au vote. Le rapport évoque, par exemple, le vote sur la réforme de la loi électorale en juin 2022, où 405 députés ont voté pour, alors que seulement 400 élus étaient présents dans l’hémicycle.
Au regard des faits, la Chambre basse est perçue par l’opinion comme un outil au service de l’exécutif, alors qu’elle est censée le contrôler. En effet, selon le document de GEC et Ebuteli, les mécanismes mis en place pour encadrer le contrôle de l’exécutif sont restés improductifs. 177 moyens de contrôle avaient été déposés entre 2020 et 2023, mais seulement 11 ont pu être examinés.
L’Assemblée nationale est également pointée du doigt en raison des émoluments exorbitants et des avantages sociaux colossaux. Selon des témoignages cités par le rapport, le train de vie des élus est jugé inacceptable au regard de la vie du citoyen moyen.
À l’issue de l’étude, GEC et Ebuteli exhortent les Congolais et les partenaires internationaux à travailler pour faire de l’Assemblée nationale une institution véritablement démocratique et responsable.
Jean Ngaviro
