Lors de la plénière du lundi 7 octobre 2024, le député national Crispin Mbindule Mitono, élu de la ville de Butembo, est revenu sur les questions sécuritaires, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo.
Dans son intervention au perchoir de l’Assemblée nationale, Crispin Mbindule a tout d’abord déploré le fait que le gouvernement ait délégué le ministre de la Formation professionnelle pour solliciter la prorogation de 15 jours de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Je m’étonne de voir le ministre de la Formation professionnelle venir présenter le projet de loi de prorogation de l’état de siège. C’est une question sécuritaire. Dans l’ordonnance du chef de l’État, il y a trois ministres, dont ceux de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice. Ce sont ces ministres qui devraient venir ici pour présenter cette question, parce que si on ouvre le débat, je ne sais pas si ce ministre de la Formation professionnelle saura répondre à nos questions. C’est anormal que trois ministres soient absents ici et qu’on délègue un ministre qui n’a même pas de lien avec la sécurité », s’est-il exprimé.
Selon le député national Crispin Mbindule Mitono, le fait de déléguer le ministre de la Formation professionnelle pour présenter le projet de loi sur la prorogation de l’état de siège « prouve en suffisance que les questions sécuritaires du pays ne sont toujours pas traitées avec rigueur ». L’élu de Butembo estime que les 15 jours supplémentaires sollicités par le gouvernement pour l’état de siège n’ont aucune justification. Il sollicite plutôt la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion de cette mesure exceptionnelle du chef de l’État.
« Si vous allez dans toutes les villes du Nord-Kivu, là où se trouvent les maires policiers, ces maires n’ont pas l’attribution de conduire les opérations militaires ; ils gèrent comme des civils, et c’est ce qui fait que la guerre continue. Le gouverneur militaire a été nommé par ordonnance, l’état-major retire les opérations militaires de ses attributions et il devient comme tout civil, tout autre administratif. À quoi sert de garder cet état de siège qu’on a déjà vidé de son sens ? Il est nécessaire de créer une commission d’enquête sur les fonds destinés à l’état de siège », propose le député Crispin Mbindule.
Cette proposition du député national Crispin Mbindule intervient alors que des mouvements citoyens et des groupes de pression ont décrété deux jours sans activité, le lundi 7 et le mardi 8 octobre 2024, en ville de Beni, pour exiger la fin de l’état de siège. Les organisateurs de ces deux jours sans activité estiment que l’état de siège n’a pas produit les résultats escomptés.
« Depuis l’instauration de cette mesure, la situation sécuritaire va de mal en pis », ont-ils fait savoir.
Gires Kasongo