Depuis que le président congolais a clairement exprimé son intention de basculer la RDC dans la 4e République, les langues ne cessent de se délier, principalement au sein de l’opposition.
Le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition formée par son prédécesseur, est également entré dans la danse et a exprimé son total désaccord concernant toute initiative visant à briser le pacte républicain de Sun City, selon ses dires.
Contrairement à Félix Tshisekedi, qui a soutenu que la constitution congolaise était calquée sur un modèle étranger, écrite à l’étranger et par des étrangers, le camp Kabila affirme qu’il s’agit plutôt d’un travail élaboré par les Congolais eux-mêmes, en faveur des Congolais.
« Ce pacte républicain issu du dialogue de Sun City, fruit de la sagesse de plusieurs centaines de compatriotes représentant tous les segments de la population, dont Étienne Tshisekedi, a été validé par tous, chacun apposant sa signature sur le document final », écrit le FCC dans un communiqué publié le 27 octobre dernier.
Dans la foulée, l’ex-majorité présidentielle soupçonne le chef de l’État de vouloir changer les règles du jeu afin de s’éterniser au pouvoir et appelle les Congolais à barrer la route à tout projet visant à toucher à la loi fondamentale.
« Au promoteur de ce projet, visiblement nostalgique du parti-État et d’une pensée unique, qui, rêvant debout, pense ainsi donner les moyens de régner sans partage, d’asservir notre peuple et de piller le pays à volonté, le FCC, qui ne peut permettre une telle forfaiture, oppose un non catégorique et cinglant. Il lance un appel solennel à toutes les forces politiques pour faire barrage à ce projet de changement de la constitution », ajoute le FCC.
Rappelons que le mercredi 23 octobre, à Kisangani, Félix Tshisekedi a affirmé que la constitution était mauvaise et qu’il en fallait une nouvelle. Peu avant, l’UDPS, par son secrétaire général, avait également décrit « une constitution pleine de lacunes », qui bloque la gouvernance de Félix Tshisekedi.
À Kisangani, le chef de l’État a alors mentionné qu’une commission chargée d’examiner la constitution serait mise en place dès 2025 afin de doter le pays d’un texte qui réponde au contexte congolais.
Mais pour l’opposition congolaise, il ne sera jamais question de tolérer que le régime de Kinshasa touche à la constitution : « Félix Tshisekedi joue avec le feu », a même déclaré Martin Fayulu.
Jean Ngaviro