Le débat autour de la révision constitutionnelle surprend plusieurs congolais à cause de virement à 90° de certains acteurs politiques, à tel enseigne que la population se pose la question sur ce qui se cache derrière la décision de chacun à ce sujet.
En effet, la population congolaise est surprise d’entendre aujourd’hui Delly Sesanga, qui faisait du projet de la révision constitutionnelle l’un de piliers de ses projets à la campagne présidentielle de 2023, faire volte-face et s’opposer à la révision constitutionnelle.
A l’heure de la révolution numérique, les paroles s’envolent, mais les vidéos restent. Delly Sesanga surpris par une vidéo de son passage sur Top Congo dans laquelle, il déclare avoir déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi portant révision constitutionnelle.
« Vous savez que nous avons un projet de la révision constitutionnelle que nous avons soumis après pétition au débat à l’Assemblée nationale, qui a été arrêté en raison de la proclamation de l’état de siège. J’attends reprendre ce projet parce qu’il comporte un certain nombre de réformes nécessaires à la stabilisation de notre pays et au renforcement de l’efficacité institutionnelle. Ce projet de réforme comporte entre autres de resserrer les périmètres de la décentralisation, ramener la décentralisation au niveau des territoires de ne pas avoir la multiplicité de cet enchevêtrement d’entité décentralisée pour lesquelles, il n’ y a pas des potentiels fiscaux et qui sont plus un coût qu’une opportunité pour nos concitoyens à avoir accès aux services de qualité », avait-il déclaré lors de la campagne électorale de 2023.
Et d’ajouter « Nous avons proposé dans cette révision constitutionnelle de changer la gestion du conseil supérieur de la magistrature, parce que nous considérons que dans sa composition actuelle, elle est trop corporatiste et n’aide pas à renforcer l’exercice citoyen redevable responsable de la manière dont la justice est rendue dans notre pays. Nous allons également changer des règles dans cette constitution, d’entrer en fonction du gouvernement. Nous sommes en période électorale, il y a une forte énergie pour la conquête du pouvoir, vous verrez quand nous aurons un président élu, la première question qu’on va se poser est comment on compose le gouvernement et cela va prendre 4 à 6 mois et toute cette énergie qu’on a mis en place pour mobiliser le peuple va se stopper ».
Delly Sesanga soulignait que le système qu’il a proposé dans cette révision constitutionnelle, c’est que le premier ministre soit nommé et que s’il n’y a pas une motion de censure, il reste en fonction. Cela pourra mettre fin à des « discussions inutiles » politiques qui consomment les congolais à chaque cycle 6 à 9 mois.
Ce qui est surprenant aujourd’hui, c’est de voir le même Delly Sesanga, qui proposait la révision constitutionnelle en cas de son élection comme Président de la République, s’en opposer parce que cette révision est proposée par un autre Président, et pourtant dans le projet de la révision, tel que proposé par Delly Sesanga et les difficultés mentionnées, le chef de l’État Félix Tshisekedi pour justifier la révision constitutionnelle, il y a un point commun à savoir : « la difficulté de former le gouvernement par le président élu ».
Delly Sesanga hier non seulement partisan de la révision constitutionnelle, mais auteur d’un projet de la révision constitutionnelle. Delly Sesanga aujourd’hui opposant farouche de cette révision constitutionnelle.
Seul l’avenir nous en dira plus !
Zéphyrin Pengume