Il est appelé par les siens Mwalimo, entendez par là » Maître » ou Coach. Il a quitté ses fonctions par la petite porte alors qu’il était au coeur d’un scandale qui l’a éclaboussé jusqu’à l’emmener en prison, une première pour le premier collaborateur du Chef de l’État dans cette RDC jadis appelée Zaïre.
Condamné à 20 ans de prison au premier degré, puis à 13 ans au second degré, aux yeux de beaucoup, s’en était donc fini pour ce fin stratège qui n’est pas n’importe qui dans l’avènement de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.
Le monde politique, particulièrement de la RDC étant un univers avec autant de rebondissements, Vital Kamerhe a donc été blanchi, ce qui a rencontré le souhait du Chef de l’État Félix Tshisekedi, qui disait un jour devant la presse : » je crois que Vital Kamerhe a encore un rôle à jouer dans ce pays ».
Un rôle à jouer, l’on pensait que l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, prendrait la primature, selon les accords de Nairobi entre les deux partis à savoir l’Udps et UNC.
Cet accord, prévoyait qu’en cas de victoire aux scrutins de 2018, Félix Tshisekedi élu Président de la République, Vital Kamerhe serait nommé premier ministre. Le Cap pour le changement la plate forme électorale qui a conduit à l’élection de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême n’ayant pas réussi à avoir la majorité au parlement, cette optique a donc été écarté et Vital Kamerhe s’est contenté du rôle de directeur de cabinet, qui dans ce contexte était au centre de tout, jouant d’une certaine manière aussi le rôle du Premier Ministre .
La nomination de Vital Kamerhe au poste du vice premier ministre, en charge de l’économie, a été diversement commentée au sein de l’opinion publique et dans les salons politiques. Même si l’on ne peut le dire tout haut, au sein même de l’entourage du Chef de l’État et de son parti politique, d’aucuns ont murmuré.
« ‘ c’est le choix du chef, il ne peut y avoir d’objection » a déclaré un membre du parti présidentiel sous l’anonymat qui visiblement n’est pas pour cette nomination.
Ce qui est vrai, l’implication de Vital Kamerhe dans l’affaire de programme de 100 jours du chef de l’État, son arrestation et son acquittement ont beaucoup terni l’image de cette figure emblématique de la scène politique comptée parmi les grands noms qui ont marqués la RDC au cours de ces deux dernières décennies.
Cependant, Vital Kamerhe est une tête, une intelligence qui dans des circonstances actuelles représente un atout pour le pays. Kamerhe , connais le Congo, connais les astuces qui peuvent relancer l’économie congolaise.
Pour bon nombre d’observateurs, en acceptant de prendre la tête de ce ministère et acceptant de faire partie du gouvernement Sama Lukonde 2 , lui dont le poids politique peut placer plutôt à la tête d’une institution, l’ancien président du parlement veut relever les défis et par ce, blanchir sa réputation au sein de la population congolaise.
La nomination du président de l’Union pour la nation congolaise est donc un couteau à double tranchant pour ce leader incontesté de l’Est du pays. » Vous avez été arrêté pour détournement à tort ou à raison, vous avez été à tort ou à raison condamné , l’on vous a blanchi à tort ou à raison, saisissez cette occasion pour démontrer au peuple congolais que vous êtes ce digne fils pour qui la patrie peut compter ».
C’est une seconde chance qui est accordée à Mwalimo avec très peu de marge de manœuvre. Au prix d’un assidu travail, Kamerhe peut encore racheter sa dignité et honneur ternis.
Jacques Amboka
