Dans le salon doré du Palais de la Nation, un détail vestimentaire a soudain éclipsé la teneur d’une audience. Une invitée, vêtue d’une robe légère à fines bretelles, s’est présentée devant le Chef de l’État. En quelques heures, la scène a embrasé les réseaux sociaux congolais. Les images, diffusées par la télévision publique, ont provoqué un tumulte de commentaires, oscillant entre indignation et défense du droit à la liberté vestimentaire.
Pourtant, juridiquement, aucune loi congolaise ne prescrit la manière de s’habiller devant le président. La Constitution ne dicte pas le tissu du respect.
Mais au-delà du texte, il existe un autre cadre : celui du protocole d’État, cette grammaire silencieuse qui ordonne les attitudes, les salutations et les habits dans les lieux du pouvoir.
En République démocratique du Congo, comme dans la plupart de pays d’héritage francophone, les audiences présidentielles obéissent à une logique de décorum.
Ce décorum n’est pas une loi, c’est une coutume administrative, une discipline de l’apparence. Il réclame des tenues sobres, des couleurs neutres, et surtout, une présence qui ne détourne pas l’attention du cérémonial. La fonction présidentielle, ici, n’est pas une simple institution : c’est une scène symbolique, une liturgie laïque.
La robe verte de l’invitée.
HANA KEL
