L’ancien président ai de l’union pour la démocratie et le progrès social Jean-Marc Kabund a finalement parlé.

Depuis son éviction du parti et sa démission contraignante au poste du vice président de l’Assemblée nationale, l’ancien homme fort du parti et l’un du régime Tshisekedi avait gardé silence, un moment de réflexion pour opérer un choix sur son avenir politique.

Six mois se sont écoulés depuis son limogeage et c’est au cours d’un point de presse ténu le lundi 18 avril à sa résidence de Kingabwa que le dernier secrétaire général de l’Udps désigné par le Sphinx de Limete le charismatique Étienne Tshisekedi wa Mulumba a exprimé ses intentions, commençant par l’annonce de la création de son parti politique qui dessine enfin son avenir politique.

 » Après un si long moment de silence et de médiation suite à une série de turbulences émaillées d’actes de sabotages, d’humiliation et ingratitude et même de calomnie subie en début de cette année, j’ai décidé ce jour de vous convier en vue d’annoncer à l’opinion tant nationale qu’internationale que j’ai initié une formation politique avec d’autres congolaises et congolais que nous avons transformée en parti politique » avait déclaré JMK dès l’entrée du jeu de sa conférence de presse.

Le maître nageur, comme d’aucuns l’appellent depuis un certain temps, est désormais à la tête de l’Alliance pour le changement. Un parti politique de la sociale démocratie de gauche avec comme devise : Liberté, égalité et justice, et qui se range comme parti d’opposition.

Selon l’ancien président de l’Union pour la démocratie et le progrès social, le choix du côté de l’opposition est justifié par deux raison à savoir :

1. L’absence d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef du Président Félix Tshisekedi et d’autre part l’incompétence notoire et la megestion institutionnalisée caractérisée par l’insouciance et l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’État.

2. La proposition d’une nouvelle offre politique que nous considérons comme alternative crédible à l’échec du régime Tshisekedi, a déclaré Kabund a Kabund.

Par cette sortie, JMK a signé ses adieux aux belles amours qui les ont caractérisés aux côtés de Félix Tshisekedi.

Comme on pouvait bien s’attendre, l’ancien président ai de l’Udps a pour marqué son divorce d’avec le pouvoir, profiter de ce contact avec la presse tant nationale qu’internationale, pour faire la litanie des fautes, erreurs et ratés du régime en place.

Qualifiant le régime de celui des jouisseurs , JMK ne s’est donc pas retenu devant la presse qui a répondu massivement à son invitation, profitant par ailleurs pour admirer la luxueuse villa de l’ancien chef du parti présidentiel, construite en si peu de temps de l’avènement de l’Udps au pouvoir.

C’est donc une histoire définitivement tournée pour JMK mais qui nécessite toute fois quelques questions : comment en est-on arrivé là ?

L »ancien président de l’Union pour la démocratie et le progrès social s’est- il départi du parti présidentiel à cause de ses convictions politiques contraires au régime en place ?

Jean-Marc Kabund a Kabund peut se dire un des piliers qui ont milité non seulement pour que Félix Tshisekedi accède le 24 janvier 2019 à la magistrature suprême.

Tonitruant, l’homme avait après l’humiliation qu’ a subi Félix Tshisekedi à Genève, accordé à ce dernier 48 heures pour qu’il retire sa signature dans l’accord ayant désigné Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition.

Pour le secrétaire général de l’Udps à l’époque et pour l’ensemble de combattants de ce parti, ça ne se justifiait pas de voir l’Udps, numéro un de l’opposition se ranger derrière l’EcidE de Martin Fayulu à la présidentielle de 2018.

Ce courage qu’a fait montre Kabund a Kabund a été salué et même aussi récompensé. Dans l’accord FCC- CACH, bien que minoritaire au parlement, Tshisekedi a réussi à faire de chef de son parti, 1er vice président de l’Assemblée nationale, juste derrière Mabunda désignée par Joseph Kabila.

Par une sortie médiatique, Kabund qui a fustigé la tenue d’un congrès qu’il avait soupçonné avoir comme but la destitution du Chef de l’État, a déclaré que le congrès coûterait au trésor public 7 millions de dollars.
Fausse rétorque le bureau de l’Assemblée nationale et qui en trouve facilement un moyen de destituer ce proche de Félix Tshisekedi.

Par des stratégies politiques aussi singulières, Kabund mènera un combat sous le leadership de Félix Tshisekedi pour enfin basculer la majorité du côté du Président de la République. Le Front commun pour le Congo est aux abois, Joseph Kabila est dépouillé et laisse Tshisekedi seul maître à bord.

Jean-Marc Kabund, reviendra avec force à la première vice présidence de cette même assemblée qui a voté pour sa destitution. Une étape qui illustre aussi la nature de l’homme politique congolais.

Ayant recouvert toutes ses prérogatives, celui que le charismatique Tshisekedi avait appelé  » le véritable héros vivant », multipliera les incidents souvent dans la circulation.

Des pneus de véhicules qui empruntent le sens contraires troués par ses services de sécurité et il n’épargne personne dans ces incidents, y compris les membres de la famille présidentielle.

Quand il tente de joindre au téléphone le président de la République sans succès, Kabund appelle alors la première dame et lui parle sans courtoisie et tonne. Quand arrive à la cité de l’Union africaine pour rencontrer le Chef de l’État, Kabund ne veut obeir à aucune règle protocolaire. Une situation qui agace non seulement les proches collaborateurs du Chef mais aussi et surtout la famille.

Le dernier incident de circulation qui a tout précipité c’est celui de ses services de sécurité qui ont désarmé un élément de la garde républicaine qui accompagnait un des proches du Chef de l’État.

Une goutte d’eau qui a fait débordé la vase et occasionné l’éviction de Kabund non seulement de la présidence du parti mais du parti même.

Après son silence, tous s’attendaient bien entendu, connaissant l’homme par son sang chaud, aux propos sans ambages contre le pouvoir.

Il faut noter qu’au lendemain de la sortie médiatique de Kabund a Kabund, l’on a enregistré plusieurs réactions que ce soient dans les salons politiques comme dans les rues de la capitale Kinshasa. Allant de sens divers dans leurs interprétations des propos de JMK, certains ont apporté leurs soutiens à ce leader politique.

 » Il était temps pour quelqu’un qui est de la maison puisse dénoncer cette gabegie que nous enregistrons avec le régime Tshisekedi » a déclaré un chauffeur taxi sous l’anonymat.

 » Que des contre vérités » a lâché Augustin Kabuya à qui la charge de la direction du parti revient depuis l’éviction de JMK.

Au delà de tout ce qui a été dit par l’ancien vice président de l’Assemblée nationale, pour les observateurs avertis, cette scène n’a rien su nouveau dans la sphère politique congolaise. Kabund aurait gagné, si dans sa vision politique, il pouvait se désolidariser du régime Tshisekedi bien avant son limogeage.

Beaucoup peuvent d’ailleurs se rendre compte que depuis l’avènement de Tshisekedi à la magistrature suprême, JMK comme beaucoup d’autres vivent une vie de luxe qui n’a rien à avoir avec celle qu’ils ont mené quand ils étaient dans l’opposition. Ce qui est tout à fait normal qu’une vie dans le pouvoir soit toute différente de celle de l’opposition.

Mais quand c’est un peu de trop, ça suscite tout de même des questionnements. JMK s’est transformé et ce, à si peu de temps. Le luxe dans sa villa de Kingabwa en dit beaucoup.

Cependant, l’on doit aussi reconnaître que les propos de JMK contre le régime en place traduisent au mieux le comportement de la classe politique congolaise. Quand on est dans la mangeoire, on ne denonce pas les maux qui entourent le pouvoir. On les gardent jusqu’à ce qu’on soit éjecté pour sortir toutes les fautes du régime.

Cependant, pour tant d’analystes de la politique congolaise, JMK ne s’en est pas tiré. Le pouvoir reviendra en charge avec autant des dossiers dans lesquels il est impliqué, question de l’occuper dans des procès, le fatiguer et peut être aussi lui bouffer les gaies tirés de ce régime sur lequel il vient de cracher. Ce n’est qu’une hypothèse qui répond au mieux dans de telles circonstances et ce, non seulement en République démocratique du Congo. Ce qui ne va pas non plus épargner le régime de toutes les qualifications d’acharnement contre l’ancien fils maison.

La rédaction

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