L’étau se resserre contre les responsables étatiques impliqués de loin ou de près dans la tuerie massive perpétrée contre des civils de la secte Wazalendo le 30 août 2023 à Goma (Nord-Kivu).

Dans un rapport rendu public le 10 décembre, Amnisty International exige que des enquêtes soient directement orientées contre des responsables FARDC, entre autres le lieutenant-général Ndima Constant, qui était alors gouverneur au moment des faits; le major Peter Kabwe, qui commandait le bataillon des forces spéciales basées à Goma ainsi que le colonel Mike Mikombe, qui était responsable de la Garde républicaine, elle qui est citée dans le massacre de ces Congolais.

« Félix Tshisekedi doit suspendre immédiatement le lieutenant général Constant Ndima et le major Peter Kabwe, le temps qu’une enquête soit menée. Le colonel Mike Mikombe, qui a été condamné dans le cadre des homicides en question, doit également faire l’objet des enquêtes plus approfondies pour ses autres actes présumés », écrit Amnisty International.

Alors que Kinshasa dressait un bilan définitif de 56 morts, Amnisty International rapporte qu’un rapport confidentiel des Nations unies établit plutôt un massacre de 102 civils-Wazalendo parmi lesquels 90 hommes, 8 femmes, 4 garçons et plus de 80 blessés. Par ailleurs, 10 autres personnes sont toujours portées disparues.

Il demande à la CPI de se pencher sur le dossier.

« Les autorités ont entassé les corps à l’hôpital militaire de Goma, dont certains à l’extérieur, et ont empêché les familles à les identifier ou les enterrer pendant 3 semaines, au terme desquelles les cadavres étaient dans un état de décomposition avancée. Le Bureau du Procureur de la CPI doit envisager de se pencher sur les homicides perpétrés le 30 août 2023 à Goma dans le cadre des enquêtes en cours sur la situation dans l’est de la RDC », suggère-t-il.

Partant de ce qui précède, Amnisty International appelle Félix Tshisekedi à interdire l’intervention de la Garde républicaine, y compris des forces spéciales, dans les opérations de maintien de l’ordre.

Rappelons que le 30 août 2023, aux premières heures de matinée, des éléments de la Garde républicaine avaient investi les lieux des cultes de la secte Wazalendo pour tenter d’empêcher une manifestation anti-MONUSCO, qui se préparait.

Au lieu de les dissuader méthodiquement, ces militaires congolais avaient plutôt signé un carnage en tirant sur ces civils, qui n’étaient armés que des bâtons, faisant 56 morts selon les autorités mais plus de 100, selon les forces vives.

Cette situation avait précipité la chute du gouverneur militaire Constant Ndima et la condamnation à perpétuité du colonel Mike Mikombe, qui commandait alors les éléments de la Garde républicaine, responsables du carnage.

Jean Ngaviro

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