Ce samedi 22 mars 2025 restera gravé dans la mémoire des habitants de Butembo, qui ont accompagné dans une ultime procession le corps de l’artiste musicien Délcat Idinco, tragiquement assassiné le 13 février à Goma par les rebelles du M23. Figure emblématique de la résistance culturelle et de l’engagement pour la paix, Délcat Idinco laisse derrière lui un héritage musical puissant et inspirant.
Le cortège funèbre a pris son départ à Njiapanda avant de traverser le centre-ville de Butembo. Au rond-point VGH, lieu symbolique de la ville, son corps a été exposé pour un dernier hommage sous les regards émus d’une foule immense, venue saluer la mémoire de celui qui chantait l’espoir et l’unité. Militants, artistes, citoyens et « amis de la liberté » ont défilé en silence, en signe de respect et de reconnaissance envers celui qui a été la voix des sans-voix.
Tout au long de la journée, plusieurs cérémonies de prière et de soutenance ont été organisées par l’Église catholique afin d’honorer la mémoire de l’artiste et de prier pour le repos de son âme. Muhindo Musimba Jackson, l’un des habitants présents, a exprimé son admiration pour le combat de l’artiste :
« Délcat Idinco était plus qu’un musicien. Il était un porte-flambeau de la résistance, un héraut de la justice et de la paix. Son engagement ne doit pas mourir avec lui, il doit continuer à travers nous ».
Lors de la cérémonie, des témoignages ont mis en lumière l’impact profond de la musique de Délcat Idinco sur la population. Ses chansons, véritables cris du cœur contre l’insécurité, la violence et l’injustice, résonnent encore comme un appel à la conscience collective. Son travail révolutionnaire reste gravé dans les esprits, et son départ suscite une immense douleur au sein de la communauté.
Après la cérémonie à Butembo, le cortège a poursuivi sa route vers Beni et Oicha, où il reposera pour l’éternité. Son souvenir, quant à lui, restera indélébile dans le cœur des siens et dans l’histoire musicale du Congo.
Délcat Idinco n’est plus, mais son œuvre et son combat restent. Que son message continue d’inspirer et de guider ceux qui, comme lui, rêvent d’un avenir meilleur pour l’Est du pays.
Gires Kasongo
