Quand Antoine Oudin a défini le proverbe « mieux vaut tard que jamais » en 1640, il exprimait un conseil et sa valeur prescriptive. Il voulait juste dire qu’il est préférable de faire quelque chose en retard plutôt que de ne jamais le faire. En ce moment qui mène aux élections des gouverneurs, vice-gouverneurs et sénateurs très attendue, le peuple congolais continue de voir comment les super électeurs et certains candidats sont pris dans des arrangements illégaux allant jusqu’à échanger des votes avec d’énormes sommes d’argent.
Ces comportements contraires à l’éthique venant à la fois de l’électeur et du candidat sapent tous les efforts déployés par le Président Felix Thisekedi en matière de lutte contre la corruption et les antivaleurs. Cependant, bien que les députés provinciaux soient des super électeurs et, en ce moment, tout tourne autour d’eux et pour eux, ils ne peuvent pas agir en toute impunité, sans peur de ceux qui leur ont confié le mandat de les représenter.
Devant cette réalité et par crainte d’avoir des gouverneurs et des Sénateurs artificiels, il ne sera pas trop tard pour pour notre pays de reporter ces élections, permettre au Sénat de continuer dans le format actuel puisque la session ordinaire de mars doit débuter le 15 et, demander au gouvernement de présenter au Parlement un projet de loi visant à modifier l’article 198 alinéa 2 de la Constitution afin que le Président de la république puisse être autorisé à nommer les gouverneurs sous sa propre discrétion comme cela se fait en Angola et dans de nombreux autres pays du monde. Ensuite, le peuple congolais pourra trouver la meilleure façon d’élire les Sénateurs.
Le report de ces élections est essentiel pour stopper ce comportement qui ternit la bonne image de nos institutions étatiques.
Montrons que nos institutions publiques sont nécessaires et trouvons ensemble un mécanisme de rénover le mode de désignation de gouverneur, vice-gouverneur et sénateur, car le modus operandi actuel est réduit à l’incatatoire.
Léonard Mulunda
