Le gouvernement congolais a réagi aux allégations d’Amnesty International concernant le massacre de plusieurs dizaines de fidèles de la secte Wazalendo par des soldats des FARDC en ville de Goma le 30 août 2023.

Dans un rapport rendu public le 10 décembre dernier, Amnesty International a exigé que des enquêtes approfondies soient menées sur le dossier et orientées directement contre des responsables de l’armée, notamment le lieutenant-général Constant Ndima, qui était alors gouverneur du Nord-Kivu, le major Peter Kabwe, commandant du bataillon des forces spéciales basé à Goma, ainsi que le colonel Mike Mikombe, responsable de la Garde républicaine, tous cités dans le massacre de ces Congolais.

Contrairement au bilan officiel de 56 personnes tuées dressé par les autorités congolaises, Amnesty International a évoqué un rapport confidentiel de l’ONU, qui établit plutôt un massacre de 102 civils Wazalendo, parmi lesquels 90 hommes, 8 femmes, 4 garçons, et plus de 80 blessés, en plus de 10 portés disparus.

La structure de défense des droits humains a également appelé la Cour pénale internationale à se pencher sur la question afin d’établir les responsabilités.

En réponse, le gouvernement congolais affirme que des enquêtes ont déjà été menées et que les coupables ont été sanctionnés.

« Il y a eu évidemment une enquête qui a été faite à leur niveau et une autre au niveau de l’auditorat. Des sentences ont été prononcées. Nous considérons que, sur cette question, une réponse claire a été donnée. Les responsabilités ont été établies, des condamnations ont été prononcées, et un procès en appel est attendu. Je pense que nous devons nous en tenir à cela », a contre-attaqué Patrick Muyaya lors d’un briefing de presse tenu le jeudi 12 décembre dernier à Kinshasa.

Concernant l’implication présumée de l’ex-gouverneur du Nord-Kivu, Constant Ndima, Patrick Muyaya estime que si Amnesty International dispose de preuves impliquant ou démontrant sa responsabilité, elle devrait transmettre les éléments qu’elle évoque.

À noter que le 30 août 2023, à Goma, des soldats des FARDC avaient réprimé dans le sang une tentative de manifestation contre la présence de la MONUSCO en RDC. Selon le gouvernement, cette répression avait coûté la vie à une cinquantaine de fidèles de la secte Wazalendo, qui prévoyaient de manifester.

Jean Ngaviro

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