Avec son triomphe à la présidentielle 2023 dont les résultats provisoires ont été proclamés le 31 décembre dernier, le président de la République sortant et candidat à sa succession, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, rempile pour un nouveau quinquennat (2024-2028) à la tête de la RDC. Ce succès éclatant au vu des suffrages réalisés (73,34 %), fruit des valeurs intrinsèques concurrentielles du candidat N°20 par rapport à ses challengers, résulte aussi de la stratégie, sur fond d’un marketing politique efficace, mise en place par son équipe de campagne (Team Fatshi 20) pilotée avec maestria par le duo Jacquemin Shabani et Acacia Bandobola boosté par la grande machinerie électorale de l’Union Sacrée de la Nation (USN) rompue dans la politique d’encerclement des 25 autres candidats à ce scrutin.

Le succès d’un produit sur le marché réside non seulement dans ses valeurs intrinsèques concurrentielles par rapport aux besoins des consommateurs à assouvir, mais aussi dans l’efficacité du marketing dont il bénéficie pour le positionner en consolidant à la fois son image et sa notoriété eu égard aux autres produits nourrissant la même ambition ou se classant comme de substitution. Il en va de la présidentielle 2023 dont vingt-six concurrents se sont retrouvés sur la ligne de départ le 20 décembre 2023 après un mois d’une âpre et épuisante campagne électorale au cours de laquelle les nominés, en ce compris les partis politiques et d’autres structures les soutenant, ont rivalisé d’ardeur pour faire valoir leurs idées et l’ensemble d’actions mises en œuvre afin de séduire les Congolais et mériter leurs suffrages.

Bénéficiant de la prime de président sortant parce que déjà connu, par exemple, aux quatre coins du pays où des actions menées dans différents secteurs de la vie nationale pendant son premier quinquennat sont, pour le moins, palpables, le candidat N°20 n’a pas lésiné en ressources, particulièrement humaines, pour asseoir une stratégie efficace à même de le conduire à la victoire en surclassant tous ses concurrents, dont certains ont dû lâcher en pleine course ou à ses débuts. En dépit d’une certaine agitation qui avait semblé gagner l’USN pour le pilotage de la Team Fatshi 20, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait fini par trancher en jetant son dévolu sur le duo Jacquemain Shabani – Acacia Bandubola pour codiriger la campagne.

Ce choix n’était pas hasardeux. Il procède sans doute de la conjugaison de plusieurs facteurs. Avocat de son état, Jacquemain Shabani n’est pas un parachuté. Il a une expérience en matière électorale et connaît les méandres de la politique congolaise pour avoir été N°2 d’un grand parti politique du pays. Ancien secrétaire général de l’UDPS, il fut directeur de campagne de son leader charismatique Etienne Tshisekedi lors de la présidentielle 2011. Président de la CEP/UDPS (Commission Electorale du Parti), il a été nommé à l’approche des élections générales de décembre 2023 conseiller principal du chef de l’Etat en charge du collège politique et élections.
Donc, sa nomination en qualité de directeur de campagne est une suite logique et un choix éclairé. Pour sa part, Acacia Bandubola n’est pas seulement le fruit du genre. Economiste de formation et ancienne ministre de l’Economie, elle ne s’est pas montrée aigrie après son départ du gouvernement.

Bien au contraire, elle s’est distinguée par un dévouement à nul autre pareil à la cause du chef de l’Etat et l’a soutenu de manière indéfectible à travers plusieurs structures qu’elle a eues à mettre en place dans la perspective des élections. Bref, en mettant le cap sur les élections après l’exécutif, elle a marqué l’attention du chef.
Ce n’est pas seulement une affaire de cœur. Le duo Jacquemain Shabani – Acacia Bandubola a également mérité la confiance du candidat N°20 tout au long de sa campagne électorale. Il a été de tous ses déplacements dans les 26 provinces et a contribué efficacement dans les 53 meetings tenus à travers la République.

Responsable du management de la campagne, du respect du calendrier du candidat et du suivi de tous les membres de son staff, il a coordonné toute la stratégie et l’a planifiée. Certains aménagements ont été apportés en plein campagne.
Tout a marché comme sur des roulettes avec le concours déterminant et engagé de la grande machinerie électorale de l’USN. Rompue dans la méthode d’encerclement, elle a joui du savoir-faire et de la capacité de mobilisation remarquable de certaines têtes couronnées, à savoir Jean Pierre Bemba pour le grand Equateur, le Mai-Ndombe et le Kongo Central, Christophe Mboso pour le grand Bandundu, Augustin Kabuya pour l’espace Kasai, Jean-Michel Sama Lukonde pour le grand Katanga, Modeste Bahati Lukwebo et Vital Kamerhe pour les Nord et Sud-Kivu, ainsi que la grande Orientale. En dehors de ces leaders de premier ordre, il y en a eu d’autres qui ont excellé sur le plan strictement provincial ou local : Jean-Lucien Busa, Jean-Pierre Lihau, Guy Loando, Mukoko Samba (grand artisan dans l’ombre), Julien Paluku, Paul Muhindo Nzangi, Jacques Kiabula, Fifi Masuka, Adèle Kahinda, Eve Bazahiba, Jean Bamanisa, John Kabeya, Lambert Mende, She Okitundu, Jean-Charles Okoto, Evariste Boshab, etc. La liste n’est pas exhaustive.

En effet, la politique d’encerclement a consisté, tout en ratissant large sur les différents espaces géographiques et linguistiques en termes de leaders politiques et d’opinion, à ne pas lâcher d’une semelle les adversaires et à les suivre même dans les fiefs où ils ont un capital confiance. La descente du candidat N°20 à Luiza, dans le Kasai Central, fief de Delly Sesanga, en est une illustration. Point n’est besoin de relever qu’il s’est rendu dans les villes et autres agglomérations importantes pendant que ses alliés, revenant sur ses pas, sont allés dans les coins et recoins du pays. Entretemps, les candidats députés nationaux et provinciaux, voire conseillers communaux des partis et d’autres structures de l’USN se sont constitués en comités de soutien de leur champion dans leurs patelins. Ce dernier s’est aussi attiré la sympathie et le service des militants et des bénévoles, qui se sont montrés utiles pour l’affichage des messages, faire du porte-à-porte, du bouche-à-oreille, parler de la candidature et distribuer les dépliants et autres documents.
Dans ce contexte caractérisé par une démarche stratégique marquée par un marketing éblouissant, sur fond d’une communication 360º pilotée par Myoto Liyolo, la mayonnaise ne pouvait que prendre.

Moïse Musangana

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