Aux petites heures du matin, l’on pouvait déjà apercevoir de longues queue de la population congolaise qui s’est donnée rendez-vous avec l’histoire. De dizaines milliers des habitants de la capitale ont voulu vivre de leurs propres yeux à quoi allait ressembler cette cérémonie à l’issue de laquelle, un président élu est doté de tous les pouvoirs qui lui confèrent la Constitution.

À toutes les entrées du stade des Martyrs de la Pentecôte, un dispositif de sécurité auquel sont soumis tous ceux qui veulent prendre place dans ce mythique cadre. Pour ceux qui sont arrivés tôt, les services de sécurité avaient encore les têtes bien fraîches et il n’y avait pas d’énervement.

Au fur et à mesure qu’on s’approche des heures pour l’arrivée d’invités de marque du président réélu, la tension prenait de plus en plus l’ascenseur. Mais en dépit de tout, l’on pouvait bien voir une certaine discipline de la part de l’ensemble des services de sécurité.

Pour accéder au stade, tout était fouillé. « Ouvrez votre sac », a demandé un élément de la garde républicaine à une dame qui vraisemblablement était affectée à un service parmi tant d’autres venus pour la cérémonie.

« Le déodorant n’est pas autorisé ici » lui dit cet élément qui visiblement n’a qu’une seule mission, la sécurité du président réélu, sa famille et ses invités.

Vers 7, 8 heures du matin, la population occupait progressivement les tribunes du stade des Martyrs. Du coté de la tribune centrale, une belle tribune montée réservée au chef de l’État, son épouse et ses invités de marque. À gauche et à droite de celle-ci, deux autres tribunes qui ont accueilli plusieurs personnalité du pays.

L’on pouvait bien voir des officiers militaires et de la police nationale avec leurs tenues de cérémonies officielles.

« Là, c’est le général Amisi dit Tango Fort « , a reconnu de loin un cameraman d’une chaîne de télévision locale. Aux côtés des officiers militaires, l’on pouvait facilement reconnaître 3 prélats catholiques, dans leurs tenues, et exposé au soleil car, bien que dans cette tribune, les invités dans ces deux tribunes n’étaient pas à l’abri du soleil.

« Il n’est pas là, le Cardinal Fridolin Ambongo », demande un journaliste à un autre confrère. « Non, parmi les trois, je ne le vois pas ».

On avançait en temps, et certains manifestaient une certaine inquiétude. Celle de voir ce lieu mythique pas plein.

« Bord wana etondi ? « (le stade est-il déjà rempli ?) beaucoup ont imaginé Félix Tshisekedi poser cette question à ces collaborateurs.

Alors que les premiers invités commencent à arriver, l’on se rend compte qu’effectivement, il n’ya plus de place dans ce stade de 80 mille places. Puis les chefs d’États arrivèrent l’un après l’autre, chacun ovationné selon les affinités que les congolais ont de leurs pays.

À l’annonce du Président burundais, la tribune scande spontanément,  » Eh kangela biso Kagame » ( arrêtez pour nous Kagame). Et quand le président Zambien débarque, un autre chant est parti de la tribune  » Kende n’a Moïse « (prenez Moïse avec vous).

Et quand, par la magie de la technologie, l’on balança les images du cortège de Félix Tshisekedi qui quitte sa résidence, la foule n’a pas su retenir sa joie.

D’aucun se demandait déjà, si le président du Congo voisin n’est pas venu car le cortège de Tshisekedi qui traversait les artères de la capitale s’approchait et qu’on n’avait pas annoncé l’arrivé de Dénis Sassou-Nguesso qui pour les congolais de Kinshasa, reste le plus proche de tous ceux qui ont pris place dans la tribune.

« Le president Sassou-Nguesso Est-il resté surveiller le fleuve? Se lançaient certains dans cet élan d’humour et belle ambiance créée par l’humoriste congolais Herman Amisi ». Non, le président Sassou-Nguesso a beaucoup à faire, il ne fait pas partie de ceux qui sont répertoriés pour la surveillance » avait dit l’humoriste.

Du coup, est partie une clameur aussi singulière, et on pouvait de loin apercevoir le drapelet de la République du Congo sur une limousine qui fait son entrée dans le stade. La voiture s’y mobile et l’on aperçoit Sassou-Nguesso qui descend et à ses côtés, sa charmante épouse. Ce sera aberrant et même incompréhensible de ne pas compter Sassou-Nguesso parmi les invités qui ont fait honneur à Tshisekedi en particulier, et aux congolais en général.

Et l’annonce de l’arrivée de la première dame, vêtue en bazin orange, a aussi donné une autre dimension à ce rendez-vous ». Elle est venue seule sans Fatshi? Se sont demandés certains dans la foule.

À la sortie du Palais du peuple, c’est un Félix Tshisekedi dans un escorte avec chevaux dans une Jeep militaire qu’on aperçoit… Beaucoup des congolais ont rêvé le voir comme cela, mais hélas, en 5 ans de sa première mandature, aucun défilé militaire n’a été organisé même pas pendant les jours anniversaires d’indépendance. Certes, le contexte marqué par la guerre à l’Est du pays n’a jamais permis une telle manifestation.

À son entrée au stade des Martyrs de la Pentecôte, la joie a été bien palpable dans la foule qui, comme un seul homme a scandé à l’honneur de celui qui pour 5 ans avenirs va diriger ce grand et beau pays.

À sa descente de cette Jeep militaire, hymne national, honneurs militaires, le chef de l’État a passé en revue les troupes avant de prendre place à côté de la première dame Denise Nyakeru Tshisekedi et tous ses homologations dont pour certains foulent pour la première fois le sol RD congolais.

S’en est suivi son investiture devant les juges de la Cour constitutionnelle avec comme président Kamuleta.

Félix Tshisekedi a donc juré selon ce que recommande la Constitution. « Moi, Tshisekedi Tshilombo Antoine Félix, je jure……. »

Le président de la Cour constitutionnelle en a pris acte, faisant de Félix Tshisekedi pour la deuxième fois président de la République Démocratique du Congo.

Au total 16 chefs d’Etats et 4 chefs d’États honoraires ont rehaussé leur présence la cérémonie d’investiture du président Félix Tshisekedi. Une première en plus de 3 décennies, un signe d’une ère nouvelle pour la RDC.

Ci-dessous les chefs d’États présents à cette cérémonie.

Emmerson MNANGAGWA,
Président de la République du Zimbabwe ;

Denis SASSOU NGUESSO,
Président de la République du Congo ;

Matamela Cyril RAMAPHOSA,
Président de la République d’Afrique du Sud ;

João Manuel Gonçalves LOURENÇO,
Président de la République d’Angola ;

Evariste NDAYISHIMIYE,
Président de la République du Burundi ;

Faustin Archange TOUADERA,
Président de la République Centrafricaine ;

Ismaël Omar GUELLEH,
Président de la République de Djibouti ;

Brice OLIGUI NGUEMA,
Président de la République gabonaise ;

Adama BARROW,
Président de la République de Gambie ;

Nana AKUFO ADDO,
Président de la République du Ghana ;

Umaro Sissoco EMBALO,
Président de la République de Guinée-Bissau ;

William Samoei RUTO,
Président de la République du Kenya ;

Lazarus CHAKWERA,
Président de la République du Malawi ;

Carlos VILA NOVA,
Président de la République démocratique de São Tomé-et-Principe ;

Macky Sall, Président de la République du Sénégal ;

Mahamat Idriss DEBY ITNO,
Président de la République du Tchad ;

Hakainde HICHILEMA,
Président de la République de Zambie ;

Uhuru KENYATTA, Président honoraire de la Ré-
publique du Kenya ;

Hery RAJAONARIMAMPIANINA, Président honoraire de la République de Madagascar ;

Jakaya KIKWETE, Président honoraire de la Ré-
publique Unie de Tanzanie ;

Olusegun OBASANJO, Président honoraire de la
République Fédérale du Nigéria.

Jacques Amboka

×

Hello!

Click one of our contacts below to chat on WhatsApp

× Contactez-nous