Depuis hier, la toile s’est enflammée, ainsi que le monde politique gronde à l’aube de certaines indiscrétions sur une probable modification de la constitution dont le projet serait déjà en chantier, ont été révélées.

Dans ces suppurations, on évoque notamment le changement du régime politique, qui passerait de semi-présidentiel (à la française) à celui purement présidentiel, à l’américaine, nigériane ou kényane ou sud-africaine.

Le projet de loi « Tshiani » porté par le député Nsingi Pululu serait également de retour sur la table, avec le verrouillage de la fonction présidentielle aux seuls congolais et congolaises « de père et de mère* d’origine.

Mais ce qui fait jaser, et qui n’est confirmé par personne, ce que la révision de la constitution, si tentée qu’elle aboutit à une nouvelle constitution, gommerait le premier mandat de Félix Tshisekedi, car il y’aurait remise à plat: nouvelle constitution, nouveau mandat !

De prime abord, la majorité de congolais a toujours pensé que l’actuelle constitution est en de çà des attentes des populations, qu’elle n’a pas d’âme nationale, car conçue par des étrangers, signée à l’étranger et dont l’acceptation par référendum en 2005 a été galvaudée, la population l’aurait semble-t-il rejetée en bloc, mais le pouvoir de l’époque l’avait fait adopter!

Certains parlent souvent d’elle de  » constitution des belligérants « , les anciens seigneurs de guerre qui se sont partagé le pouvoir, chacun laissant à l’autre une parcelle, et une amnistie totale.

Le prof Esambo n’est pas de cet avis là et réfute ce qualificatif de constitution des belligérants, à l’inverse de quasiment tout le bataillon des constititionnalistes du pays!

Quoi qu’il en soit, dans la pratique, on se rend bien compte que cette constitution est indigeste, et inutilement copier-coller de la française, renfermant des germes de conflit pour un pays aussi jeune et sans exercice démocratique centenaire, et même bicentenaires comme la France!

Dans notre précipitation d’en finir avec la guerre, et sous la pression des coloniaux qui payaient repas et chambres d’hôtel à Sun-City, nous avons adopté une constitution conflictogène, faible et sans congolité.

Il suffit de voir comment fonctionnent nos institutions pour s’en rendre compte: le pouvoir n’a pas de visage en RDC, le chef de l’État doit jongler avec le premier ministre pour essayer de gouverner avec lui, en empiétant régulièrement sur ses plates-bandes, si toutefois il ne le transforme carrément en son premier secrétaire, l’éclipsant complètement.

Le régime semi-présidentiel est anachronique pour un pays dont le chef de l’État est élu au suffrage universel direct, mais qui, selon la constitution, doit rester quasiment dans l’ombre de son premier ministre.

La France a dû apporter certaines touches à sa propre constitution, et généralement le président français grignote régulièrement le pouvoir de son premier ministre, ce qui parfois attire des conflits internes lorsque le chef de l’État est dans « l’hypeprésidence » comme l’a été Sarkozy, qui a complètement éclipsé son premier ministre François Fillon.

On ne peut pas en principe demander des comptes au chef de l’État, qui ne conduit pas la politique gouvernementale, qui ne gère pas au quotidien, mais qui à chaque fin de mandat, doit bizarrement présenter un bilan pour essayer de se faire réélire !

Le régime présidentiel est à mon avis le meilleur, quitte à renforcer les mécanismes sustentateurs pour ne pas créer de dictateur, et responsabiliser tel chef d’État devant le Parlement.

Le verrouillage de la fonction présidentielle aux seuls congolais dont les parents sont originaires de la RDC, je soutiens aussi.

Mais la remise du compteur à zéro pour gommer le premier mandat de Félix Tshisekedi, là je ne soutiens pas.
On doit être réglo et éviter des troubles au pays.

Mais je reste constant que notre constitution est dichotomique, conflictuelle et sujette à une remise en question.

Je soutiens donc toute révision tendant à l’améliorer et à renforcer les pouvoirs de celui qui est élu par la majorité, tant que les règles du jeu ne sont pas faussées, et le référendum mis en branle.

Babi Kundu

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