« Ce qui se fait sans vous est contre vous! ». C’est en ces termes que le sénateur Sanguma attire l’attention de Félix Tshisekedi et l’exhorte à user de son influence pour que la RDC occupe des postes de prise de décision au sein de la CEEAC, Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.

Félix Tshisekedi a apposé son seing sur les instruments juridiques amendés qui fondent la CEEAC. Mais il est des projets régionaux portés par les bailleurs des fonds qui intègrent la RDC sans que le gouvernement de ce pays ne soit associé ni à leur conception ni à leur exécution.
Grâce au financement de la Banque africaine de développement (BAD), à travers le Projet d’appui au développement des infrastructures rurales (PADIR) et la Coopération technique belge (CTB), une voie fluviale permet d’approvisionner en divers produits manufacturiers, depuis Kinshasa, la ville de Mbuji-Mayi et d’autres agglomérations du Grand Kasaï.

La région a également été dotée d’un chapelet de débarcadères Ndomba, Kabeya Kamwanga, etc., Ilebo, son port et son chemin de fer figurent, en effet, dans un projet de ferroutage du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Par ailleurs, après des études hydrographiques menées par des experts français, le Fonds européen du développement (COFED) s’est engagé, dans un projet d’appui à la navigabilité sur les voies fluviales et lacustres de la RDC (PANAV), avec un financement initial de 60 millions d’euros. Aucun service public du secteur n’est associé aux entreprises de PANAV.

L’Union européenne a, en effet, nommé coordonnateur du PANAV, François Blaize, juriste de formation, alors que la RVF attendait un expert du secteur. A la RVF, des sources autorisées attestent que la RDC devrait ouvrir, à terme, le fleuve Congo et tous ses affluents (Kasaï, Kwango, Ubangi, etc) à la navigation internationale, conséquence de son adhésion à CICOS, Commission internationale du bassin Congo-Oubangui- Sangha qui regroupe, pour l’instant, six Etats membres à savoir la République du Congo, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, l’Angola et la RDC.

Des accords d’avant Congo-belge remis a jour.

Le projet est porté par l’Union africaine et la BAD. Le 21 mars 2018 à Kigali, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement de l’UA ont signé l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale (ZLECA). Le but majeur est l’expansion du commerce intra-africain en baissant les barrières commerciales aux marchandises et aux services, aussi bien que le mouvement des personnes partout dans le continent d’ici 2063.

La CICOS fonde son existence juridique sur des traités internationaux datant du XIX ème siècle, du temps où les puissances occidentales faisaient pression sur Léopold II afin qu’il ouvre le bassin du Congo au commerce international. Il s’agit principalement de l’Acte final du Congrès de Vienne du 19 juin 1815 et de l’Acte général de Berlin du 16 février 1885, revu par la Convention de Saint-Germain de 1919.

Voilà qui nous ramène à la situation du temps de l’Etat indépendant du Congo, EIC, avant même le Congo-Belge.

Selon la RVF, au bas mot, 3.000 navires étrangers pourraient déferler dans nos eaux intérieures (estimation 2005). La RDC sera un marché de plus 100 millions d’âmes d’ici 2030. En réciprocité, les armateurs de la RDC pourraient aussi voguer dans la Sangha, au Congo d’en face et dans l’Oubangi. En clair, des voies de navigation peu rentables pour des activités mercantiles.

La constitution de la RDC consacre la primauté de l’unité africaine sur les intérêts vitaux de l’Etat, fait toutefois comprendre cet expert- qui se dit- du ministère du Plan. La RDC s’est engagée à céder des pans entiers de sa souveraineté au profit de l’Union africaine.

La CICOS a déjà créé un centre de formation régionale de navigation intérieure (CRFNI) en vue de former le personnel navigant fluvial qualifié de la sous-région. Il est situé dans les installations de l’école de navigation de la SCTP-ex ONATRA, à Kinshasa-Kalamu. Le siège de la CICOS se trouve dans un vieux bâtiment de l’ex-ONATRA totalement modernisé, à la Gombe, dans les parages du Beach Ngobila, mais dans un coin peu fréquenté. C’est là que se trame un large pan du devenir de la R-dC, 60 ans après l’indépendance.

POLD LEVI

By 24news

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