Le 02 août de chaque année, la République Démocratique du Congo commémore les massacres des congolais victimes des conflits ayant causé la mort de près de 5,4 millions de personnes entre 1994 et 2003. Une journée qui, malheureusement, passe sous silence non seulement médiatique mais surtout gouvernemental.

Depuis le 2 août 2013, la plateforme Action de la Jeunesse Congolaise (CAYP) organise une journée de commémoration dénommée « Geno-Cost ». Une campagne qui a pour but la reconnaissance officielle de la date du 02 Août comme une journée de commémoration en souvenir de tous ceux que la DDC a perdu dans sa longue histoire de violence.
Le mot Geno-cost signifie « le génocide pour des gains économiques ». C’est une combinaison de Génocide et Coût. Le choix de ce nouveau terme sert à expliquer l’aspect économique du génocide en RDC. Depuis 2013, les jeunes de cette plateforme se réunissent chaque 02 août pour réfléchir davantage sur les impacts du génocide congolais.

Cette année, la 8ème édition de Geno-Cost a eu lieu en dépit de la pandémie du Coronavirus qui impose un autre mode de vie.
Une conférence en ligne a été organisée par CAPY sur Zoom meeting et Facebook live sur Voice of Congo, dimanche 02 août 2020. Une double conférence en deux langues, dont la première en français de 14 heures à 16 heures (heure de Kinshasa) et une seconde en anglais de 18 heures 30 minutes à 20 heures 30 minutes (heure de Paris).

Après un mot de circonstance de l’hôtesse Berthe Walo, suivi de l’hymne national, des témoignages émouvants ont été au rendez-vous dont celui d’une survivante de violences sexuelles, Nicole Tshifuaka. Pat Palo, un journaliste de la diaspora belge, était chargé de poser des questions aux invités afin de permettre le bon déroulement du GENO-COST. Kambale Musavuli de Center Search of Congo s’est illustré en orateur, Nicole Tshifuaka sera suivie par Lilas Sensa, présidente fondatrice de la ligue des droits de défense de la femme congolaise. La juriste a expliqué le processus pour qu’un génocide puisse être reconnu par la communauté internationale ainsi que les mécanismes permettant que justice soit rendue pour les victimes de viol et de la guerre.

L’analyste politique et écrivain, Boniface Musavuli, enchaînera sur le sujet du génocide après une pause divertissement venant de la part du jeune poète Congolais résidant à Londres, J. Bola. Le poète insistera sur la pertinence de raconter sa propre histoire et la transmettre à la prochaine génération.

Grâce Rubera, une activiste de la LUCHA, qui s’est connectée à partir de Goma, à relevé le fait que les massacres à Beni, à 350 km au nord de Goma sont oubliés.
Dramaturge, Stella Kitoga, a interprété un poème sur les 15 femmes de Mwenga (Sud Kivu) qui ont été enterrées vivantes. Une performance qui n’a pas manqué d’émouvoir l’audience. Le président de la communauté de Londres, Ngoma, ne s’est pas empêché de féliciter les organisateurs pour leur ténacité.

Une cérémonie de dédicaces qui consiste à allumer une bougie en unisson avec les autres endroits où l’événement a été organisé, notamment au centre Lasallien sur l’avenue Benseke à Kinshasa, a été observée.

Paul Valérie Lumumba, de Avenir Business, a clôturé la cérémonie en parlant de son
initiative financière pour prouver qu’il y a de l’espoir et des opportunités malgré les challenges.

Signalons que GENO-COST 2020 a énormément bénéficié de l’impact des musiciens congolais dont Koffi Olomide, Fally Ipupa et
Werra Son.

Hugues Mpaka Mutwefa Breloc

By 24news

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