mardi 6 avril 2021

Un siècle ça se fête, ça se célèbre… C’est ce que font les kimbanguistes en ce mardi 6 avril 2021. Et les non Kimbanguistes rd congolais ? Mieux, et le pays légal ? Le Président de la république est, certes, annoncé à Nkamba, berceau du kimbanguisme. Une présence somme toute protocolaire, comme le Chef de l’Etat peut honorer l’une ou l’autre confession religieuse ayant pignon sur rue en RDC.

Le hic c’est qu’au-delà du rituel et du cultuel, l’église Kimbanguiste devrait être bien plus qu’une simple confession religieuse. Elle devrait constituer l’un des éléments du soft power rd congolais. En termes moins techniques, le kimbanguisme devrait participer du prestige, de la puissance du Congo-Zaïre sur l’échiquier international.
Voilà une religion dont le fondateur est reconnu comme prophète chez soi et ailleurs.

Dans nombre de pays africains et en dehors de l’Afrique, Simon Kimbangu, né en RDC, est, en effet, célébré comme « envoyé de Dieu ». Tous ces croyants venant d’Afrique et du reste du monde considèrent la cité de Nkamba dans le Kongo central, comme leur « Jérusalem ».
Curieux voire scandaleux que les dirigeants zaïro-congolais n’aient pas cherché à tirer parti de cette aura à des fins d’attractivité et de rayonnement du pays. Sans faire du prosélytisme, encore moins sans déroger au caractère laïc de l’Etat, il y a quand même là une fenêtre d’opportunité géopolitique -au sens noble du terme- que le Congo officiel tarde à saisir depuis l’indépendance.

Comment peut-on abriter sur son sol une confession religieuse tentaculaire sans chercher à en faire un instrument de puissance?
Un pays comme l’Arabie saoudite doit sa prospérité et son renom au pétrole. Pas seulement. Cette monarchie rayonne aussi par le fait qu’elle abrite deux de trois lieux saints de l’Islam. A savoir la Mecque et Médine que tout musulman a le devoir de visiter au moins une fois dans sa vie.

Les autorités saoudiennes n’arrêtent pas de capitaliser cette donne en construisant tout un écosystème culturel, politique, diplomatique, touristique et donc économique autour de ces deux villes saintes.

Même l’Etat du Vatican sacrifie au rite du soft power en se servant du message du christianisme catholique comme arme diplomatique. Du reste, la trinité coloniale belge comprenait bien…l’Eglise.
Le propos n’est pas de « kimbanguiser » la RDC à la manière des prosélytes qui arpentent les rues, sillonnent les allées des marchés, évangélisent à tue-tête dans les bus à Kinshasa. La démarche ne consiste pas non plus à administrer une cure de jeunesse à Marx lorsqu’il dit que la religion est l’opium du peuple.

Le sujet réside dans la capacité à capter le potentiel géopolitique de cette église et à en faire un élément d’attraction du pays et de son rayonnement à l’international. Ainsi, l’Etat aiderait, par exemple, à moderniser Nkamba et les autres places-fortes du kimbanguisme pour en faire des sites touristiques à forte valeur ajoutée.
Les pouvoirs publics seraient enfin inspirés de faire la même chose pour la musique congolaise qui offre quantité d’atouts inexploités jusqu’ici. A croire que la malédiction des ressources trouve un terrain de prédilection en RDC. Voici un pays qui a tout pour réussir mais qui fait tout -en ne faisant rien – pour échouer.

José NAWEJ

By 24news

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