Les Catholiques congolais retiennent leur souffle et prient pour » Papa cardinal « . L’état de santé préoccupant de Laurent Monsengwo Pasinya ne préoccupe pas seulement ses coreligionnaires. Tant l’archevêque émérite de Kinshasa s’inscrit dans la lignée de ces dignitaires religieux qui se sont retrouvés – certains bien malgré eux- dans les dédales politiques.

Le Cardinal Monsengwo a été bien plus que les cardinaux – français – de Richelieu et Mazarin qui, tous les deux ont été des faiseurs de rois dans l’ombre de Louis XIII et surtout de Louis XIV pour le second. Mais, Mgr le Président voulait la couronne.

Laurent Monsengwo n’a pas fait que contester et protester- quelques degrés en moins- contre les dérives dictatoriales du Régime Mobutu comme son lointain et prestigieux prédécesseur Joseph Malula. « Monseigneur le Président » a non seulement dirigé la Conférence nationale souveraine, mais en plus a présidé le Parlement de transition avant de se retrouver à une marche du…Palais présidentiel au crépuscule du règne du Maréchal Mobutu.

A l’opposé de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, l’exégète Monsengwo n’ignorait pas qu’il était dans l’arène politique. Il recevait des coups et savait en donner. Au pouvoir de l’époque, il avait brandi la menace de la marche du 16 février 1992. A l’opposition qui commençait à le contrarier, il avait lancé : » Plus jamais de 16 février ! «

Monseigneur Monsengwo faisait de la haute politique, sentence du très rusé Nguz, politicien devant l’Eternel. Il avait, en effet, plusieurs tours dans ses manches. Lui qui s’était imposé dans l’écosystème politique zaïrois d’alors comme le troisième homme. Mieux l’homme-recours, l’alternative aux deux monstres sacrés de la faune politique des années 90 : le Maréchal Mobutu et le lider maximo de l’UDPS, et donc de l’opposition.

Redoutant une chute dans l’inconnu, les éternels tireurs des ficelles des affaires politiques zaïro-congolaises étaient sur le point de jeter leur dévolu sur le Prélat. Là, le théoricien des » convergences parallèles » a vu sa célèbre formule être développée avec maestria à ses dépens par ceux qui paraissaient comme les deux ennemis intimes de la scène politique. A savoir Mobutu et Tshisekedi…père.

Pour défendre leurs platebandes respectives, les deux vieux briscards de la politique zaïroise ont fait chorus pour barrer la route à « l’intrus Monsengwo« . Les Congolais d’un certain âge ou d’un âge certain se souviennent de la méga marche anti-Monsengwo, organisée par le sphinx de Limete sous les yeux approbateurs et complices du Pouvoir incarné par le Maréchal-Président. Le même.

Comme quoi, le revirement à 180°, le « mariage dit contre nature« , les rencontres de nuit quand tous les chats sont gris…ne datent pas d’aujourd’hui.

Trêve de digression. L’heure est à la prière pour le rétablissement du Grand homme !

Lundi 05/07/2021 Par José NAWEJ

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