Favorable à l’idée d’un appui extérieur aux FARDC pour traquer les ADF qui sèment terreur et désolation dans la partie EST de la RDC, Jean Bosco Bahala, originaire du Sud-kivu et expert en matière sécuritaire, se veut cependant sceptique sur la sincérité des Ougandais dans la mutualisation des opérations entre ces deux pays frontaliers, dont les intérêts privés sont à la base de l’incursion des groupes armés.

Ce notable du Sud-kivu, évoque entre autres la fraîcheur dans les esprits des populations de l’Est, des tueries et massacres causés par les ADF et autres groupes armés, et dont la plupart seraient d’origine Ougandaise

«Le gouvernement de la République devrait nous associer, en tant qu’acteurs de la société civile, pour développer la communication avec la population afin de créer des conditions d’adhésion massive à cette mutualisation des opérations qui est du reste une bonne idée, mais ne passe pas actuellement dans la population», a fait savoir Bosco Bahala à la presse vendredi 3 décembre.

Ce professeur d’universités et expert en sécurité, invite par ailleurs, le gouvernement à prendre en considération l’aspect judiciaire dans le procès sur les différents crimes, qui oppose Kampala à Kinshasa au niveau international.

Cet aspect, ajoute-t-il, est l’un des facteurs qui peut faire douter la population de la sincérité des troupes Ougandaises et ferait de leur présence, un élément porteur des germes des conflits, et des effets psychologiques.

Pour Bosco Bahala, il y a de quoi s’interroger pleinement sur ce qu’il qualifie de mystère derrière “la localisation facile” des sites dissimulés des ADF par les troupes Ougandaises qui s’en sont pris avec des bombardements spectaculaires.

«Une mutalisation des services des renseignements entre nos deux pays serait préférable à mon avis dans cette recherche de la paix, car on ne comprend pas pourquoi les forces spéciales de l’Ouganda peuvent facilement identifier le lieu caché des rebelles et se livrer à des bombardements spectaculaires dans une guerre dite asymétrique», s’interroge-t-il.

Bosco Bahala dit également craindre “que la mutualisation des forces militaires entre la RDC et l’Ouganda ne soit à la base de nouveaux conflits entre le Kigali et Kampala dont la stabilité des relations a été l’œuvre de Kinshasa par le canal du président Félix Tshisekedi”.

À noter que depuis près d’une semaine, sur demande des députés et sénateurs de l’Ituri et du Nord-Kivu, des opérations militaires conjointes entre la RDC et l’Ouganda, sont entreprises à l’Est de la RDC avec l’autorisation des autorités nationales en vue de pacifier la partie Nord de la RDC en proie aux groupes armés depuis deux décennies.

Une option, qui a suscité plusieurs interrogations dans l’opinion publique au regard du récent passé, caractérisé par les tueries et massacres entre ces deux pays.

Faustin Kalenga

 

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