Dans une correspondance faisant suite à celle lui transmise un jour plus tôt, le gouverneur du Kongo Central tente de recadrer, mais avec politesse, le procureur général près la cour constitutionnelle qui lui demande de déposer le plus vite possible sa démission au chef de l’Etat, conformément à l’arrêt de la cour rendue en mai dernier, validant le procès verbal de sa destitution.
D’entrée de jeu, le chef de l’exécutif provincial rappelle au procureur Mukolo que couvert par l’ordonnance du chef de l’État investissant le gouverneur et vice- gouverneur, il ne cesse par le fait même d’être citoyen Matubuana.
« Votre lettre est adressée à Monsieur Atou Matubuana plutôt qu’à monsieur le gouverneur que je suis, fonction que j’assume dûment couverte par l’ordonnance de son excellence Monsieur le Président de la République, chef de l’État, du 29 avril 2019 portant investiture du gouverneur et vice- gouverneur du Kongo Central », rappelle Matubuana au procureur Jean-Paul Mukolo.
Plus loin, le gouverneur du Kongo Central agence son argumentaire et rafraîchit la mémoire du Procureur général près la haute cour en lui rappelant que sur instruction de la cour de cassation, tous les procès verbaux de ce qu’il qualifie d’une prétendue déchéance qui, du reste, a eu lieu dans un hôtel de la place, ajoute-t-il, ont été détruits et rendus nuls et de nul effet.
Pointant du doigt le président de son assemblée provinciale Anatole Matusila qui, selon lui, a induit le procureur en erreur, Atou Matubuana se constitue un soutien de taille en invitant le procureur à s’informer auprès du chef de l’État Félix Tshisekedi et du VPM en charge de l’intérieur qui, estime-t-il, sont au courant de tout ce qui se passe dans sa province.
Rappelons que le gouverneur Matubuana fait depuis un temps l’objet des contestations dans la province où il est gouverneur depuis sa destitution controversée de décembre dernier, actée par la cour constitutionnelle. La confusion s’étant installée, seul le chef de l’État est appelé à user de ses prérogatives pour les bons offices afin de trouver un consensus dans cette province.
Faustin Kalenga
