Les experts des Forces armées de la RDC (FARDC) ont sollicité de l’Etat un budget de défense de 3 milliards de dollars l’an, lors du Séminaire d’orientation budgétaire sur le budget 2021 présidé par le VPM et ministre du Budget, Baudouin Mayo et co-animé par le Dircab du ministre des Finances, le prof Ngonga Nzinga.

D’ores et déjà, pour l’exercice 2021, ils recommandent la prise en charge au budget général de nouvelles structures issues de la réforme de l’armée, notamment le Collège de hautes études stratégiques de la Défense (CHESD) et le Corps de protection des parcs nationaux (PPN).

Suite à la crise de la covid-19, nombre d’actions stratégiques envisagées par le commandant suprême ne pourraient guère être financées et seront, selon des experts, reprogrammées pour 2021.

Le Chef de l’Etat r-dcongolais, Félix Antoine Tshisekedi, voudrait, par exemple, courant 2020, «revisiter le plan de réforme des forces armées et le projet de loi de programmation militaire afin de les adapter à la géostratégie du moment et en sortir un nouveau plan de référence « Une nation, une armée », renseignent des sources bien informées.

Le Président de la République tient, pour ce faire, à mettre sur pied une politique de défense et de sécurité s’appuyant sur 6 fonctions stratégiques, à savoir: connaître, prévenir, anticiper, dissuader, protéger et intervenir.

Dans la pratique, Fatshi, en sa qualité de commandant suprême des Forces armées, s’emploie non seulement à réhabiliter et reconstruire les infrastructures militaires nécessaires mais surtout à équiper matériellement les éléments des Forces armées et de la Police Nationale. Ça n’est pas un chapelet de bonnes intentions du Chef de l’Etat mais du concret…en gestation car le budget pour ce faire existe. Près de 90 milliards de nos francs (autour de 55millions USD) pour les infrastructures et plus de 17 milliards (plus de 10 millions USD) pour les équipements. Alors que des études stratégiques et autres actions pour la montée en puissance des FARDC nécessiteraient plus de 590 milliards de FC. Mais dans le domaine stratégique, vaut mieux un « tiens » que deux «tu l’auras»…de surcroît attendus d’un partenaire qui pourrait d’ailleurs faire girouette. Combien de fois, dans l’Est, à quelques heures d’une opération de grande envergure, la chaîne de commandement de l’armée n’a-t-elle pas été désagréablement surprise par la MONUSCO : New-York n’a pas donné un avis favorable.

La RDC, en fait les Forces de défense et de sécurité, ont longtemps été humiliées par la fameuse « communauté internationale» qui les a frappées d’embargo sur les armes tel un vulgaire groupe armé. Après 60 ans d’accession à la souveraineté nationale et internationale, le pays de Lumumba va se doter d’une industrie militaire. Un budget initial de 8, 437 milliards FC, soit un peu plus de 50 millions USD, a déjà été voté pour 2020. La RDC n’est pas le premier pays à se doter d’une industrie militaire sur le continent ni dans la sous-région de Grands lacs. Le pays est plutôt en retard. L’Ouganda a des usines de production des munitions et de montage des fusils d’assaut. Le Zimbabwe aussi tout comme l’Egypte. L’Afrique du Sud fabrique déjà des chars des combats et en a déjà livré à la Syrie de Bashar Al Assad. La montée en puissance des Forces armées a toujours préoccupé les différents chefs de l’Etat que le pays a connus depuis que ses limites orientales, de l’ex-Shaba (Katanga) à l’Ituri en passant par des escarpements du Kivu, sont en proie à l’instabilité et aux menées subversives. En 2014, l’alors Président, Joseph Kabila, avait dû renvoyer la loi des Finances (budget d’Etat) au Parlement pour modicité du budget de la Défense. Son père et prédécesseur, M’Zee Laurent Désiré Kabila, avait publiquement encouragé un jeune r-dcongolais à performer ses connaissances sur la fabrication des armes. Mobutu soutenait que «la situation géopolitique de notre pays au cœur de l’Afrique, dans une région fragile, à l’équilibre instable, nous contraint à disposer d’une armée qui soit à la mesure du destin de notre pays». Tshisekedi s’y applique. Petit bémol, la crise de la Covid-19 et ses effets dévastateurs sur l’économie et les finances pourraient retarder le projet.

Jacqueline AVILE

By 24news

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