Lundi 22 mars 2021

Opération conjointe RDC-Rwanda : Des Congolais font le  » Saint-Thomas  » Encore une opération conjointe RDC-RWANDA pour éradiquer les FDLR dans le pipeline. Au mieux une de plus, et, au pire, une de trop. Que d’initiatives communes pour mettre hors d’état de nuire les rebelles hutus rwandais basés dans les Kivus !

En 2009 par exemple, les deux pays avaient amorcé en fanfare l’opération  » Umoja wetu « . On pensait que c’était la Der des Ders. Rien de tel. Bien au contraire, telle une hydre, les FDLR faisaient pousser d’autres à mesure que l’on en coupaient certaines.

Symétriquement, la coopération militaire entre Kinshasa et Kigali n’a pas arrêté la production à la chaîne des rébellions pro Rwanda. En clair, l’Est a continué et continue à être le théâtre d’une tragédie à huis-clos avec comme seules victimes des Congolais anonymes. Avec, comme dans une macabre division du travail, les ADF dans la partie septentrionale de l’Est kivutien et les FDLR dans leur  » sanctuaire  » plus au Sud. Ce, sans compter la kyrielle de groupes armés tout aussi business que les deux méga forces négatives rwandaise et ougandaise.

Au regard de ce décor d’enfer qui se renouvelle d’année en année, les Congolais, tels des chats échaudés ont appris à se méfier de toutes les actions conjointes annoncées urbi et orbi sur fond de salamalecs diplomatiques, d’embrassades devant les caméras. C’est donc plus que le doute méthodique cher à Descartes qui prévaut dans le pays réel.

Face à cette espèce d’Arlésienne qu’est devenu le dossier FDLR, plus personne ne veut croire les officiels sur parole. Martyrisés sur leur propre sol, les Congolais sont à court de chèque en blanc. Ils jugeront sur pièce.
Certes, avec le début d’aggiornamento de la doctrine américaine dans la région, des lueurs d’optimisme entre les montages du Kivu. En vertu du partenariat stratégique pour la paix et la prospérité signé avec la RDC sous Fatshi, Washington pourrait aider à la  » pacification  » de la région. D’autant que depuis la doxa démocrate du seuil des années 90, les régimes rwandais et ougandais étaient perçus comme des rampes de lancement d’une nouvelle génération des leaders africains.

Reste que depuis l’administration Clinton, beaucoup d’eau a coulé dans les Grands lacs. Les  » jeunes  » dirigeants qu’étaient l’éthiopien Zenawi-décédé depuis, l’érythréen Afeworki- mué en dictateur XXL-, l’Ougandais Museveni usé par le pouvoir et le Rwandais Kagamé ne semblent plus en situation de conquérir des parts de marché pour leur puissant soutien et allié qui, depuis, l’est de moins en moins pour certains d’entre eux.

Bien plus pour le Rwanda et dans une certaine mesure pour l’Ouganda, il apparaît de plus en plus évident que la paix passe par une approche holistique. A savoir, la traque des forces négatives doublée d’une ouverture politique de manière à permettre un vrai dialogue interne qui sécuriserait les protagonistes de la crise de la représentation socio-politique.
La grande inconnue tout de même : l’agenda réel des puissances qui ont laissé perdurer le drame dans l’Est de la RDC : normalisation ou balkanisation ?

José NAWEJ

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