“La passe est à 5000Fc mais nous prenons tout ce qu’on nous propose, même 1000Fc”, lâche Murphy. La trentaine révolue, elle a le visage décapé et porte une mini-jupe qui découvre ses cuisses et un décolleté délavé qui laisse voir sa poitrine. Elle pratique le plus vieux métier du monde à Pakadjuma, un quartier de la commune de Limete réputé en matière de prostitution.
À la tombée de la nuit ,elle et une centaine d’autres filles envahissent le rail ferroviaire au niveau de l’arrêt de bus dit « Polard » sur l’avenue Poids Lourds.
» Par jour je gagne entre 10 et 25.000 Fc » , révèle-t-elle, avant d’indiquer qu’ » il y a des jours où tu rentres chez toi bredouille ». Pince-sans-rire, elle ajoute que « seul Dieu sait ce que je gagne par jour; moi, je ne me pose plus de question, je prend tout ce que je reçois ».
Quant à savoir si Dieu reconnaît son métier, elle insinue que cela ne fait l’ombre d’aucun doute. »La première femme qui a lavé les pieds de Jésus était une pute; elle est aujourd’hui au paradis aux côtés du Christ. Elle nous a préparé le chemin », soutient-elle.
Soit! Dans ce business, lorsqu’un client veut passer une nuit avec l’une d’elles, tout dépend de l’appréciation de celle-ci. Certains clients sont acceptés par amour qui a sa place dans le business. Cependant, fait savoir Muphy, beaucoup d’entre elles sont occupées. C’est- à-dire qu’elles vivent avec un homme, ou plutôt un concubin. Et c’est souvent par amour car en cas de maladie ou de problème, on peut compter sur lui. Le concubin est au courant des activités de sa concubine mais généralement, il ne s’en formalise pas outre mesure.
Muphy est à son 9ème mois à Pakadjuma mais, révèle-t-elle, d’autres ont plus de 5 ans de métier dans cet espace où règne la promiscuité. En plus, à Pakadjuma,l’âge importe peu. L’ on trouve aussi bien des jeunes filles de 15 ans que des « vielles gloires » sexagénaires ».
DINA
