Ancien président de la République, Joseph Kabila a boycotté le processus électoral en cours. Le mot d’ordre a été donné à l’ensemble de sa famille politique. Tous ceux qui lui sont restés fidèles après la transhumance enregistrée à la fin de la coalition FCC-Cach, tous ceux qui se réclament Kabilistes ne participent pas aux prochains scrutins prévus ce 20 décembre.
Joseph Kabila et sa famille politique le Front Commun pour le Congo(FCC) reprochent à la Commission électorale nationale indépendante le manque de transparence après avoir aussi demandé une bonne représentativité dans la constitution du Bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
Pour certains, ce processus électoral serait bloqué quelque part et aurait nécessité un dialogue politique pour une possible transition. Ce qui pouvait certainement demander un rabattement des cartes pour une insertion des autres forces politiques notamment le FCC, la plateforme créée par l’ex Chef de l’Etat, Joseph Kabila. Cependant, il n’y a pas eu ce blocage, le FCC et son chef sont ainsi restés hors du processus.
Alors que les élections se confirment pour le 20 décembre, d’aucuns ne se privent pas de faire quelques projections en se posant des questions sur ce que deviendra Joseph Kabila, une fois la proclamation du nouveau président de la République.
Kabila va-t-il, comme il le fait déjà sans qu’on sache exactement ses intentions, rester dans son coin et garder le silence ? Kabila serait-il dans une logique d’un coup de force, lui dont la famille politique n’a cessé de déclarer à ceux qui veulent entendre, qu’il y aurait un accord avec son successeur Félix Tshisekedi ?
Et dans cette bataille électorale qui place Tshisekedi et Katumbi comme les deux principaux challengers, le camp Kabila revendiquerait encore cet accord que nie Tshisekedi, une fois ce dernier réélu ? Quel camp Joseph Kabila choisi dans ce duel Tshisekedi-Katumbi? Autant de questions que le mutisme de Joseph Kabila garde en suspens alors que les congolais vont effectivement aller aux élections.
Il aurait été agréable pour la beauté de la jeune démocratie congolaise, de voir l’ancien Chef de l’État et sa famille politique participer au scrutin, bien que la question d’une possible candidature à la magistrature reste très controversée car beaucoup soutiennent qu’après avoir effectué deux mandats, il ne peut plus postuler à la présidentielle.
Joseph Kabila qui a choisi le silence durant le mandat de son successeur, n’est donc pas n’importe qui dans la scène politique congolaise. Il est celui qui a créé les conditions pour une alternance pacifique au sommet de l’Etat en République Démocratique du Congo.
Arrivé au pouvoir après l’assassinat de son père Laurent Désiré Kabila, Joseph Kabila a dirigé le pays pendant 18 ans, et a organisé 3 cycles électoraux dont le 3ème a vu Félix Tshisekedi accéder à la magistrature suprême.
Que deviendra-t-il après ce processus ? Ce qui est sûr, Joseph Kabila reste Sénateur à vie, l’unique dont la République Démocratique du Congo dispose à ce jour.
Jacques Amboka
